Imorou Soufianou est toujours à la tête de l’Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin (Ucimb). Une situation qui « dérange ». L’article 43 des statuts et 16 du règlement intérieur de l’UCIMB étant clairs sur la question. Elu courant janvier 2014 à la tête de l’UCIMB, Imorou Soufianou a été ensuite élu par ses pairs puis nommé par décret pour siéger au Conseil Economique et Social (CES) depuis juillet 2014. Et pour se conformer à l’article 43 des statuts de l’UCIMB, le ministre Lazare Sèhouéto a notifié en juillet 2016 à M. Soufianou Imorou sa démission de l’UCIMB et promis que des dispositions seront prises pour nommer son intérimaire et organiser la passation des charges. Depuis plus d’un an, nenni. Pourquoi ça, à l’ère de la Rupture ? se demandent plusieurs artisans. Puisque, le ministre fait bien ailleurs. Pourquoi pas au niveau de l’UCIMB ?
La situation née de la nomination par décret de Soufianou Imorou au CES perdure. Les nombreux appels à la démission de l’intéressé de la tête de l’UCIMB restent jusque là vains. Sous Boni Yayi, le Ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat d’alors, Jean Michel Abimbola a adressé une lettre à Soufianou Imorou en lui demandant de démissionner pour cause « d’incompatibilité entre son siège de président de l’UCIMB et celui de membre du CES ». Rien n’y fit.
Après les élections présidentielles de 2016, le ministre Lazare Sehoueto qui a succédé à Jean Michel Abimbola s’est saisi du dossier. Le 4 juillet 2016, il a adressé à Imorou Soufianou une correspondance portant « notification de sa démission de l’UCIMB ». Se basant sur les statuts des CIM et des UCIMB et après les avoir cités (article 43), le ministre Lazare Sehoueto a clairement indiqué dans sa lettre à Imorou Soufianou que « les dispositions sont prises pour nommer votre intérim et organiser la passation des charges ». Cela se passait, reprécisions le, en juillet 2016.
Le comble, c’est que depuis plus cette date (plus d’un an), Imorou Soufianou préside toujours l’UCIMB. Que s’est il passé pour que le ministre se taise et n’aille pas au bout de sa « démarche salutaire » ? Lazare Sehoueto a besoin de combien de temps pour nommer l’intérimaire de Soufianou Imorou et organiser la passation des charges ? Les artisans attendent de lui le respect des textes. Et Lazare Sehoueto sait bien le faire, lui qui vient de faire fermer plusieurs boulangeries. Lazare Sehoueto sait bien que le Chef de l’Etat, Patrice Talon, veut du bon boulot de ses ministres. Il veut de ses ministres le respect des textes. N’est-il pas alors grand temps que Sehoueto passe à l’action ? Les prochains jours nous édifieront.
Interrogé sur le sujet qui fait grand bruit au sein des artisans Imorou Soufianou fait sa lecture des textes et fait croire qu’il n’a pas été « nommé » mais « élu par ses pairs au CES ».
Pour votre gouverne, l’article 43 des statuts de l’UCIMB dispose « est réputé démissionnaire de l’Union des chambres interdépartementales de Métiers du Bénin (UCIMB) tout Président, vice-président ou tout membre qui démissionne de la Chambre interdépartementale de Métiers ou nommé à un poste hors de l’institution consulaire. Dans ces conditions, l’autorité en charge de l’institution, organise l’intérim en attendant l’organisation de nouvelles élections dans un délai de trois mois au plus ( …) ». Par ailleurs, l’article 16 du Règlement intérieur dispose « Tout membre du Bureau de la CIM élu à un poste quelconque du Bureau de l’UCIMB, dispose de quinze (15) jours pour transmettre par écrit sa démission au bureau de la CIM. L’élection de remplacement interviendra dans un délai de trois (03) mois au plus tard. L’acceptation par tout membre du bureau de l’Assemblée consulaire à un poste hors de l’institution consulaire, met fin à son mandat et donnera lieu à de nouvelles élections en vue de son remplacement ».
Faut-il le préciser, Imorou Soufianou, après son élection par ses pairs a été nommé par la suite par décret numéro 2014-396 du 15 juillet 2014, au même titre que les autres conseillers, membre de la 5è mandature du CES, en vertu de l’article 8 de la même loi organique. Qu’attend encore le ministre de tutelle Lazare Sehoueto ? (Dossier à suivre).