(« …nous avons produit un gel hydroalcoolique qui permet de se désinfecter les mains…l’URMAT est une structure équipée de matériels de dernière génération et nous sommes ouverts à tous les partenaires qui souhaitent développer une coopération en matière de recherches et de travaux scientifiques », dit-il)
L’Unité de recherche des maladies transmissibles est un ensemble de laboratoires et d’infrastructures opérant à l’Ecole polytechnique d’Abomey Calavi. Elle traite des questions de santé animale ainsi que de la microbiologie des aliments et de la biologie moléculaire. C’est une plateforme opérationnelle dans la sous-région pour le bien être des animaux. Son coordonnateur est le professeur titulaire Souaibou FAROUGOU DVM Ph. D, enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi. Il a accepté de nous parler de son unité de recherche devenue une référence dans la sous-région pour ses nombreuses prouesses en matière de recherche et santé animale.
Les 4 Vérités : Bonjour professeur ; vous êtes chercheur, enseignant à l’université d’Abomey-Calavi. Vous êtes aussi Directeur de l’unité de recherche sur les maladies transmissibles (URMAT). Parlez-nous de votre structure et de ce que vous avez pu faire dans le cadre de la riposte contre la pandémie de la Covid-19 et les maladies animales.
Prof Souaibou FAROUGOU : Merci monsieur le journaliste. L’unité de recherche sur les maladies transmissibles, URMAT, est une structure de recherche créée le 3 avril 2009 à l’école polytechnique d’Abomey Calavi. Elle est animée par une équipe de recherche pluridisciplinaire comprenant deux professeurs titulaires, deux maîtres de conférence, deux chargés de recherche, un assistant, six post-doc, des doctorants et un technicien et un technicien de laboratoire,
L’URMAT a pour mission de renforcer la formation des étudiants en offrant un cadre pour les stages, de diriger les travaux des mémorants et doctorants , de réaliser la recherche scientifique et technique dans ses domaines de compétence, de promouvoir les méthodes endogènes de contrôle de pathogènes dans le strict respect de l’environnement, de diffuser les résultats de la recherche scientifique et d’offrir au public une expertise dans son domaine de compétence. L’unité dispose d’un laboratoire consacré aux pathologies animales, à la microbiologie et à l’immunologie. Il est équipé de plateaux techniques destinés aux travaux de microbiologie alimentaire, de microbiologie médicale et de biologie moléculaire ( PCR, Électrophorèse ) . Le bâtiment est également doté de bureaux et d’une salle réservée aux stagiaires, il existe pour terminer cette partie de votre préoccupation, une infrastructure destinée aux travaux de recherche sur les tiques ainsi que les pathologies qu’elles transmettent : le laboratoire d’acarologie, il s’agit, pour être plus clair, d’un complexe composé d’un laboratoire, d’une étable, d’une salle polyvalente destinée aux formations et à d’autres usages, de bureaux pour les assistants. Voici en gros ce qu’on peut dire sur notre unité sans oublier que nous intervenons en ce qui concerne la qualité microbiologique des aliments, la conservation des aliments, l’amélioration génétique des animaux domestiques, les tiques du bétail et pathologies connexes transmises, les pathologies infectieuses des animaux domestiques. Il convient de rappeler que les chercheurs et enseignants-chercheurs de l’URMAT sont des spécialistes de la santé animale, de la microbiologie, de l’acarologie, de la parasitologie, de l’épidémiologie, de la reproduction animale, de la génétique, de l’alimentation animale, de la physiologie et pharmacologie animales. Ils sont organisés en deux groupes de recherche à savoir le Groupe de recherche Sûreté alimentaire et production animale durable ( GR-SAPAD ) ainsi que le Groupe de recherche Maladies transmissibles et biosécurité ( GR-MTB ).
Concernant la riposte contre la Covid-19, ce n’est pas notre domaine d’actions, c’est une maladie typiquement humaine. Néanmoins, nous avons produit un gel hydroalcoolique qui permet de se désinfecter les mains avant de retrouver de l’eau pour se laver les mains. En dehors de cela, en collaboration avec des chercheurs belges, nous avons réalisé des enquêtes. Il faut voir comment les populations se comportent face à la pandémie. Il existe des polémiques par rapport à la vaccination, il faut aider les décideurs à voir dans quelle mesure on peut adopter tel ou telle stratégie pour convaincre les populations à mieux se comporter par rapport au virus, à se protéger, à protéger les autres et se faire vacciner. Ses Stratégies sont réservées aux chercheurs et nous avions agi en ce sens pour accompagner les autorités sanitaires.
Dites-nous, est-ce que votre unité bénéficie -t-elle de subventions des partenaires techniques et financiers ?
Il faut dire que nous bénéficions de subventions de nombreux partenaires financiers et ces subventions nous ont aidé à acquérir des matériels de pointe pour faciliter les recherches aux apprenants. Aussi nous élaborons des projets pour trouver des financements et maintenir la veille en ce qui concerne les travaux scientifiques et la formation des apprenants en général. Il faut rappeler que nous sommes en partenariat avec de nombreuses universités en Afrique notamment au Burkina, au Niger et au Togo, ainsi que deux universités belges, l’université de Liège ainsi que l’Université catholique de Louvain en Belgique. Nous développons aussi des échanges avec des institutions comme LARES, le CIRAD, le Centre suisse de recherche scientifique en Cote d’ivoire avec qui nous travaillons dans nos domaines de compétence.
Il convient de rappeler que l’URMAT est une structure équipée de matériels de dernière génération et nous sommes ouverts à tous les partenaires qui souhaitent développer une coopération en matière de recherches et de travaux scientifiques.
Votre appel aux apprenants et aux décideurs pour conclure cet entretien.
Je demande aux décideurs de faire un clin d’œil à la recherche. Tenez. Au déclenchement de la pandémie de la Covid-19, le gouvernement américain a débloqué 5 milliards de dollars pour la recherche sur les vaccins, imaginez ce montant astronomique, s’il faut le convertir cela peut avoisiner deux fois le budget de notre pays, mais les autorités américaines sont conscientes que seule la recherche peut donner une réponse scientifique et elles ont mis les moyens et vous connaissez la suite. Donc, nous demandons aux décideurs de nous mettre un minimum à disposition pour les recherches et nous remercions le gouvernement pour ses efforts ainsi que nos partenaires privilégiés.
Propos recueillis par Adrien HOUNVENOU