Quelles valeurs accorder à la construction des monuments à l’effigie des héros et combattants pour l’accession à l’indépendance de notre pays? Sur la question, à chacun ses opinions et jugements. Il en est de même pour le rapatriement progressif des objets historiques du royaume d’Abomey engagé par le gouvernement depuis quelques temps. Pour sa part, au cours d’une émission radiophonique sur une station locale, Léon Bani Bio Bigou, professeur d’université et ancien député à l’Assemblée nationale a apporté son point de vue.
En sa qualité de professeur de géographie humaine et ardent défenseur de l’histoire culturelle et cultuelle de notre pays, Léon Bani Bio Bigou exprimé sa satisfaction pour ce pan de la politique en matière de développement touristique au Bénin sous le régime de la rupture. Selon lui, dans notre pays, chacun devrait, en principe envisager les choses en plaçant les intérêts généraux du pays au centre de tout. Ce qui passe par le principe de restituer à chacun les mérites qui sont des siens. Fût- il héros de l’époque anticoloniale ou de l’ère des indépendances. Il incombe donc à chaque génération de s’inspirer du passé de son pays afin de mieux bâtir le futur. C’est dans ce cadre que s’inscrit, selon Léon Bio Bigou l’érection des différents monuments et statues dans certaines localités de notre pays ; ainsi que l’exposition des objets d’art historiques dans les allées de la Présidence de la république. Interrogé sur la construction du monument de Bio Guerra à l’aéroport international de Cotonou, il a martelé n’y voir le moindre mal. Pour lui, quelque soit ses origines, sa culture, un combattant demeure un héros national, qui mérite tous les hommages dus à son rang. Saisissant cette opportunité, l’historien a levé un coin de voile sur la contribution d’un certain Saka Yérouma pour son combat contre la colonisation plusieurs décennies bien avant Bio Guerra. Muni de plusieurs documents et images, il compte proposer au chef du gouvernement la sortie des placards des oublis de l’histoire afin de « rendre donc à Dieu et à César ce qui leur est dû « .
Sur tout un autre chapitre, le géographe historien a déploré l’insuffisance et le manque de politique réelle afin de booster l’agriculture du Bénin par le « Consommons local. » A cela, il a évoqué l’expérience réussie au Burkina Faso, de la pratique des cultures de contre- saison. Un pays pourtant désertique, alors que dans la partie septentrionale de notre pays, le fleuve Niger connait annuellement deux périodes de crue. Il est également revenu avec sa verve d’enseignant chercheur sur le manque d’adéquation formation et emploi, Une insuffisance qui a malheureusement défié toutes les formes de programme d’enseignement entrepris par les régimes successifs depuis plus de soixante ans d’indépendance. En fin d’émission, Léon Bio Bani Bigou a appelé tous les Béninois à la revalorisation de la devise de notre pays ( Fraternité-Justice -Travail). Paroles d’ancien parlementaire; surtout en périodes pré et post électorale.
En conclusion l’on pourrait résumer les propos de cet universitaire par une pensée de l’écrivain français Montaigne qui croit dur comme roc, « la parole est moitié à celui qui parle moitié à celui qui écoute ».
Ibrahim Yarou Djibril (Bureau régional de Parakou)