Les élections législatives de septembre verrouillées, la répression de l’opposition continue à souffler et tout le monde en Russie s’attend à ce que cela dure jusqu’en 2024, année de la prochaine présidentielle. Une échéance sur laquelle Vladimir Poutine aime à souffler le chaud et le froid.
Parler de sa succession est quelque chose de « déstabilisateur ». C’était la position du Vladimir Poutine du mois d’octobre. Ce mardi, le président russe est quand même revenu sur ce sujet.
« Conformément à la Constitution, j’ai le droit de me présenter pour un nouveau mandat, a expliqué l’homme fort du Kremlin. Je n’ai pas encore décidé si je le ferai ou non. Mais le simple fait que j’aie ce droit stabilise la situation politique intérieure. »
La stabilité du pays, c’est aussi l’argument utilisé pour concentrer le pouvoir et réprimer l’opposition. Alexeï Navalny est en prison depuis cet hiver et tout ses militants sont sous pression.
Supprimer toute contestation
Selon une enquête du journal Kommersant, plus d’un tiers des coordinateurs du mouvement Navalny ont aujourd’hui quitté le pays. D’autres auraient aimé le faire, mais trop tard : ils sont sous le coup d’enquêtes pénales et parfois déjà derrière les barreaux en province, loin des regards.
Le Kremlin cherche à supprimer toute opposition mais aussi toute contestation. On a appris aujourd’hui que la Russie est en train de développer un logiciel pour prédire les mouvements sociaux. Manifestations ou bagarre dans les stades, tout doit pouvoir être anticipé en surveillant les médias, les publications sur les réseaux sociaux et les données des caméras déjà nombreuses dans l’espace public.
La loi fondamentale russe a été réformée en 2020 pour permettre à Vladimir Poutine de se maintenir au Kremlin, s’il le souhaite, jusqu’en 2036, date à laquelle il aura 83 ou 84 ans.
Avec RFI