Depuis de longues semaines déjà, celui-ci se montrait, en privé, critique envers le régime. En décembre 2016, il avait confié à des proches vouloir prendre un mois de vacances pour réfléchir à son avenir.
En réalité, celui qui fut l’un des artisans de la victoire de Talon en mars 2016 ne s’est jamais remis de n’avoir pas été nommé ministre de plein exercice. « Azannaï voulait obtenir l’Intérieur, mais, connaissant son caractère bien trempé, le président a refusé. Il lui a confié la Défense après avoir hésité à le prendre dans son gouvernement », précise un proche du pouvoir.
Le député s’est ensuite agacé de ne pas être associé au projet de réforme constitutionnelle, qui est en cours de discussion à l’Assemblée nationale. Lors des pourparlers avec les partis politiques, le chef de l’État était par exemple accompagné d’Olivier Boko, son bras droit, et de Joseph Djogbénou, son ministre de la Justice.
Entre ce dernier et Azannaï, la tension était d’ailleurs palpable jusqu’en Conseil des ministres… Enfin, Azannaï dénonçait l’attitude de certains membres du gouvernement, comme Djogbénou, Abdoulaye Bio Tchané (Plan) et Aurélien Agbénonci (Affaires étrangères), qui, selon lui, se livrent à une courtisanerie effrénée tout en étant animés d’ambitions présidentielles.