Au Tchad, depuis quelques jours, des affiches et portraits à l’effigie du président de transition et candidat à l’élection présidentielle fleurissent sur des panneaux d’affichages installés sur les principaux axes routiers de Ndjamena et dans certaines villes de province, selon de nombreux témoins sur les réseaux sociaux. L’opposition parle d’une grave violation du Code électoral qui interdit de faire campagne en dehors de la campagne électorale, prévue du 14 avril au 4 mai. Elle s’en prend à l’organe de gestion des élections, l’Ange, qui a finalement réagi hier mercredi.
L’opposant et candidat à la présidentielle au Tchad, Brice Mbaimon Guedmbaye ne décolère pas depuis qu’il a constaté la présence de nombreux portraits géants du candidat Mahamat Idriss Deby à plusieurs points stratégiques de Ndjamena, sans que cela n’émeuve, selon lui, l’Agence nationale de gestion des élections (Ange). Une attitude qui vient confirmer, accuse-t-il, le fait que cette Agence « a pris fait et cause pour le président de transition ».
« Depuis que le président pose des affiches, l’Ange n’a pas levé le petit doigt pour l’arrêter, ça veut dire qu’elle a là une attitude partisane, s’insurge Brice Mbaïmon Guedmbaye, joint par Esdras Ndikumana, de la rédaction Afrique. Donc nous pensons que compte tenu de leur nomination qui a fait polémique, on est en train d’être confirmés dans nos convictions que l’ANGE a une posture partisane. »
L’organisation a réagi mercredi après-midi : elle a « exigé à tous les candidats, le retrait des affiches et autres portraits de campagne sur l’ensemble du territoire national ». Mais sans oser préciser qu’il s’agit, dans le cas d’espèce, des affiches du candidat Mahamat Idriss Deby, ironise l’opposition.
Quant aux accusations de partisanerie en faveur du président de transition ? Balayées d’un revers de main par le président de l’Ange, Ahmed Bartchiret : « Vous savez que l’Ange est indépendante. Nous avons pris les mesures nécessaires pour faire le communiqué pour qu’effectivement tous ces moyens de propagande cessent, aussi bien au niveau de la ville d’ici qu’en province. Que les gens disent ce qu’ils pensent, mais nous, on fait notre travail, c’est tout. »
L’Ange prévient : les sanctions prévues par le Code électoral seront appliquées si ces affiches ne sont pas retirées tout de suite des panneaux d’affichages.