« L’attaque iranienne a été déjouée, nous avons intercepté 99 % des tirs vers Israël », a affirmé le porte-parole de l’armée israélienne à propos de la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien dans la nuit du 13 au 14 avril. Si Israël a pu compter sur ses différents systèmes de défense comme le Dôme de fer, plusieurs pays sont impliqués dans l’aide apportée à Tel Aviv pour contrer l’attaque.
Dès samedi soir, Joe Biden a déclaré que les forces américaines avaient contribué à abattre « presque tous » les drones et missiles tirés par l’Iran, sur Israël. « Sous mes instructions, pour soutenir la défense d’Israël, l’armée américaine a déplacé des avions et des destroyers de défense antimissile balistique dans la région au cours de la semaine dernière », a annoncé le président américain. « Grâce à ces déploiements et aux compétences extraordinaires de nos militaires, nous avons aidé Israël à détruire presque tous les drones et missiles entrants. » La défense antiaérienne des États-Unis a intercepté plusieurs drones tirés par l’Iran, ont notamment rapporté les chaînes de télévision CNN et ABC, sans préciser le nombre d’engins abattus ni au-dessus de quels territoires ces opérations ont eu lieu.
« La France dispose d’une très bonne technologie, d’avions, de radars – et je sais qu’ils ont contribué à patrouiller l’espace aérien » a précisé Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, dans une allocution télévisée samedi soir, sans donner de détails précis quant à l’éventuelle participation d’avions français pour abattre des missiles lancés par l’Iran. Quelque 300 projectiles ont été lancés au cours de l’attaque, « mais il y avait une supériorité aérienne de Tsahal (l’armée israélienne, NDLR) en combinaison avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d’autres pays », a déclaré le porte-parole. Questionné à ce sujet par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « pas en mesure de commenter ».
« La France a dû jouer un rôle »
La France a assuré « l’autodéfense » de ses bases au Proche-Orient au moment de l’attaque iranienne visant Israël, grâce à des « moyens » de protection antiaérienne, a indiqué dimanche une source militaire française. « Nous avons contribué à la surveillance et la protection des empreintes (bases, NDLR) sur lesquelles nous sommes déployés avec des moyens de défense », a déclaré samedi une source militaire française à l’AFP.
Selon le général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air française et ancien commandant suprême de l’Otan joint par RFI, « la plus forte probabilité, c’est qu’effectivement, étant stationnés sur une base en Jordanie, des avions français aient été engagés contre les drones, en particulier pour protéger éventuellement la base en question. Et puis, sans doute, contribuer dans une sorte de coalition à protéger Israël. Le président s’était clairement expliqué là-dessus en disant qu’Israël devait être protégé et je pense que la France a dû jouer un rôle. »
La France est présente sur plusieurs bases au Moyen-Orient, en Jordanie, aux Émirats arabes unis et en Irak, et déploie régulièrement des moyens maritimes et aériens en Méditerranée orientale et autour de la mer Rouge. Le président français Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté l’attaque sans précédent lancée par l’Iran contre Israël » et appelé « à la retenue » les parties prenantes, dans un message publié dimanche sur X.
« Engins volants » interceptés par la Jordanie
La Jordanie, pays voisin d’Israël, a intercepté « des engins volants » ayant pénétré l’espace aérien jordanien lors de l’attaque lancée par l’Iran, a indiqué le gouvernement jordanien dans un communiqué. Les forces armées jordaniennes « feront face à toute menace ou violation mettant en danger la sécurité et la sûreté du pays, de ses citoyens, de son espace aérien et de son territoire, d’où qu’elle provienne et avec tous les moyens disponibles », a prévenu le gouvernement. Le communiqué précise que les forces armées avaient « intercepté et neutralisé des engins ayant pénétré dans notre espace aérien la nuit dernière », et que des débris sont tombés « dans plusieurs endroits » sans faire de blessés.
Le Royaume-Uni a également apporté son aide à Israël. « Nous avons envoyé plusieurs avions supplémentaires de la Royal Air Force et des ravitailleurs en vol dans la région », a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué. « Ces avions britanniques intercepteront toute attaque aérienne à portée de nos missions existantes, si nécessaire », ajoute le communiqué. Le Royaume-Uni « continuera à coopérer étroitement avec nos partenaires régionaux dans l’intérêt de la désescalade », précise aussi le communiqué.