Les autorités tunisiennes ont fermé ce 18 avril 2023 les bureaux du mouvement islamiste Ennahdha sur l’ensemble du territoire, au lendemain de l’arrestation de son chef Rached Ghannouchi.
En Tunisie, ils sont plusieurs cadres du mouvement islamistes Ennahdha à avoir été arrêtés ce 17 avril 2023, en plus de Rached Ghannouchi, son président, et également principal opposant au président du pays Kaïs Saïed.
Ce 18 avril, les autorités ont procédé à la fermeture du quartier général d’Ennahdha ainsi que les bureaux lui appartenant sur l’ensemble du territoire. Ils ont également interdit à Ennahdha toute réunion.
C’est suite à une conférence d’Ennahdha sur le thème de la liberté des « détenus politiques » que des responsables du mouvement islamistes ont été interpelés.
Selon un responsable du ministère de l’Intérieur tunisien, cité par l’agence de presse officielle (TAP), l’arrestation de Rached Ghannouchi est la conséquence des récentes déclarations du dirigeant islamiste. Donc, a priori, sans lien avec les poursuites liées à des affaires de « terrorisme » et de « blanchiment d’argent » dont il fait déjà l’objet.
Dans ses propos, qui circulent en ligne, Rached Ghannouchi met en garde contre une guerre civile probable en Tunisie selon lui, en raison de la politique menée par le président. « Le coup d’État contre la démocratie a été accueilli par des célébrations de joie. C’est un scandale (…) c’est criminel. Le coup d’État doit être combattu », a-t-il déclaré avant d’ajouter : en Tunisie, il y a eu une révolution et une contre-révolution. « Ceux qui célèbrent la contre-révolution ne sont pas démocrates, ils veulent nous exclure, ils sont terroristes, et ils poussent à la guerre civile. »
Pour le mouvement Ennahdha, l’arrestation de Rached Ghannouchi est un « un enlèvement », car aucune raison ne lui a été notifiée.
Les autorités expliquent que c’est sur instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme que le chef du mouvement a été arrêté hier soir.
Selon la loi sur le terrorisme, Rached Ghannouchi peut être interrogé durant 48 heures sans avocat. Selon ses conseillers, il observe le silence et refuse de parler sans la présence de l’un de ses défenseurs.