Peu d’avancées vers un accord mondial sur la pollution plastique après le sommet d’Ottawa

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Le sommet sur le plastique, qui réunissait 176 pays sous l’égide de l’ONU à Ottawa au Canada, a pris fin dans la nuit de lundi à mardi. Les nations représentées ont discuté des moyens à prendre pour lutter contre la pollution par cette matière qui a plus que doublé en 20 ans, alors que seulement 9% des plastiques sont recyclés. Les délégués se sont séparés sans convenir de moyens contraignants pour ralentir la production.

Des pays comme le Rwanda ou le Pérou proposaient un plafonnement pour réduire de 40% la production de plastique d’ici à quinze ans. Sans être adoptée lors des discussions à Ottawa, cette proposition sera débattue dans les prochaines et dernières négociations qui auront lieu en Corée fin novembre 2024, explique notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas. Les discussions devraient déboucher sur un traité international contraignant pour réduire les plastiques.

« Nous assistons à un changement de ton et d’énergie drastique et monumental », a résumé la secrétaire parlementaire canadienne, July Dabrusin. « Je suis très optimiste que nous puissions en arriver à une entente d’ici à la fin de l’année pour mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040 », a-t-elle ajouté.

Selon Alexandre Lillo, professeur en droit de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal, les délégations ont progressé vers un compromis durant la rencontre. « On n’a pas bloqué, les États ont été capables de se mettre d’accord sur la suite des négociations. Oui, il y a des avancées à ce niveau-là. Est-ce que pour l’instant, on a des résultats concrets au niveau du plastique, des objectifs, des mécanismes ? Non, car les négociations ne sont pas terminées. »

Cet objectif de 40% de réduction d’ici à 2040 qui est proposé par le Pérou et le Rwanda, c’est sur le plastique vierge. C’est vraiment le cœur de l’enjeu. C’est la seule façon que l’on connaisse de réduire la pollution plastique.

Des évolutions sur les polymères, les produits chimiques ou le recyclage

« Nous avons constaté une plus grande volonté ces derniers jours pour aborder la question des polymères en vertu du traité », s’est réjouie Ana Rocha, parlant au nom des pays du Sud Global. Mais pour les ONG environnementales, « on ne peut pas mettre fin à la pollution plastique sans réduire la quantité de plastique que l’on produit », a réagi Graham Forbes, de Greenpeace, auprès de l’AFP.

La pollution plastique à l’échelle planétaire ne cesse en effet de s’aggraver. La production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes et pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait.

À Ottawa, les pays sont tombés d’accord également pour constituer une liste afin de mieux évaluer les produits chimiques entrant dans la fabrication de plastiques. Ils veulent aussi financer davantage les efforts pour recycler davantage et gérer les déchets de cette matière hautement polluante. Des propositions à affiner à la prochaine rencontre en Corée.