Conférence publique sur les violences faites aux femmes : Pari gagné pour la Dynamique CHA

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( « Nous voulons porter la voix de ces milliers de femmes qui au quotidien et dans le silence portent le lourd fardeau de la barbarie et de la haine », dixit Christhelle Houndonougbo Alioza)

Madame Christhelle Houndonougbo Alioza à travers a Dynamique  » CHA » a organisé mardi 10 décembre 2024 une conférence publique autour des seize (16) jours d’activisme de la campagne contre les violences faites aux filles et aux femmes. Ensemble avec les personnalités invitée s, ils ont partagé des expériences relatives à ce fléau qui gangrène la société.

Démarré le 25 novembre 2024, les seize (16) jours d’activisme pour la campagne contre les violences faites aux filles et femmes ont pris fin mardi 10 décembre 2024.

En effet, durant cette campagne, la Dynamique CHA a rencontré les femmes et filles dans tous les départements du Bénin pour des séances de sensibilisation sur les violences faites aux filles et femmes. Pour clôturer cette campagne en beauté, elle a jugé indispensable de la faire à Cotonou pour partager des expériences. Ensemble avec des invités (hommes et femmes), ils se sont retrouvés à Bénin Royal Hôtel de Cotonou pour des échanges, une rencontre du donner et du recevoir.

« Nous voulons porter la voix de ces milliers de femmes qui au quotidien et dans le silence portent le lourd fardeau de la barbarie et de la haine », voilà ce qui justifie cette conférence publique des (16) jours d’activisme pour la campagne contre les violences faites aux filles aux femmes. A en croire Christhelle Houndonougbo Alioza, la violence faites aux filles et femmes devient une question cruciale, une pandémie dont on doit s’occuper.  Elle croit d’ores et déjà mener une lutte forte sans l’arrogance et sans critique pour y parvenir. Elle a saisi l’occasion pour partager avec l’assistance son vécu.

Christhelle Houndonougbo Alioza a subi des violences depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte.  » A trois (03) ans, leur chef de famille abusait d’elle par des attouchements. Malgré ses souffrances, elle a reçu un coup de la part de son père qui l’a notifié de ce qu’elle serait destinée à son meilleur ami. Bref, Christelle Houndonougbo Alioza a subi des violences de tous genres mais qui ne l’ont   pas détourné de son engagement.

Les panélistes ont également partagé leur vécu. Madame Huguette Aplogan a quitté l’Université d’Abomey Calavi parce qu’elle a pris l’engagement de lutter contre le harcèlement sexuel. L’histoire, selon elle, remontait en 1990 où elle avait constaté qu’il y a des conditions qui manquaient en ce temps-là à l’université nationale du Bénin aujourd’hui université d’Abomey-Calavi, notamment la communication, la salle de cours. En plus de ces problèmes, les professeurs qui les harcelaient sexuellement. C’est ce qui l’a amené a créé l’Association des étudiantes du Bénin pour lutter contre le harcèlement sexuel. Mais ce combat l’a fait partir du campus.

Le Maire de Kétou, madame Lucie Sessinou, a, quant à elle, parlé des cas de violences dans sa commune. « Une violence commise sur une fille qui n’a pas encore l’âge de puberté et même filmée s’est révélée au grand jour deux ans après. Une fois informée, le Maire Sessinou a saisi la police républicaine. Mais, contre toute attente, les parents du garçon sont venus la supplier de ne pas porter l’affaire encore qu’ils sont du même bord politique. Ce qu’elle n’a pas fait. Elle a conduit l’affaire jusqu’au bout. 

 Me Saïzonou Bédié a, pour sa part, fait cas de ce qu’elle vit au quotidien dans l’exercice de sa profession notamment le cas des femmes, filles et garçons qui subissent des violences de tous genres. Ce qui l’a amené d’ailleurs à créer l’association des femmes avocates du Bénin pour défendre ces cas.  

La présidente de l’Institut national de la femme (INF) a, quant à elle, souligné qu’il faut déconstruire le patriarcat. Pour elle, il est indispensable de revenir aux fondamentaux.

 

« La violence peut aider à trouver des solutions pour des situations qu’on n’imaginait même pas »

 

Invité à cette rencontre, l’ancien vice-premier ministre, le Professeur François Abiola, a partagé ses vécus avec les participants. Au regard donc de ses expériences, il estime que la violence peut aider à trouver des solutions aux problèmes qu’on n’imaginait même pas. L’Académicien a fait revivre à l’assistance une situation qu’il a vécu personnellement quand il était Directeur à l’Ecole vétérinaire de Dakar au Sénégal. Il s’agit d’une étudiante qui est allée le voir pour se plaindre du comportement d’un de ses camarades qui la harcelait. Selon le professeur, le garçon a dû faire des avances à la fille. Informé, il a appelé les deux et a informé le garçon que la fille ne veut pas de lui. Six mois (06) plus tard, la situation s’est terminée très mal. Mais quelques années plus tard, le professeur Abiola a cherché à avoir des nouvelles de ces collègues de l’école.  A sa grande surprise, il lui a été fait comprendre que les deux étudiants se sont mariés et vivent actuellement aux États-Unis. 

L’autre cas évoqué est celui du professeur de l’Université d’Abomey Calavi qui a bastonné sa femme entre temps. Mais in fine, la femme a supplié le juge pour qu’on puisse libérer son mari.

Le troisième exemple est celui d’une étudiante de l’Université d’Abomey-Calavi. Elle est allée voir le ministre d’Etat d’alors en charge de l’enseignement supérieur dans son bureau pour se plaindre d’un professeur qui la harcelait. En tant que père de famille, le ministre d’Etat a demandé à l’étudiante de faire venir son père. Ce qu’elle a fait sans expliquer à son géniteur ce pourquoi, le ministre l’invitait. Le ministre d’Etat a alors expliqué au père de l’étudiante la situation. Celui-ci a demandé au ministre d’Etat d’abandonner ce dossier. 

Outres ces cas, le Professeur Abiola informe avoir géré d’autres cas dans son quartier. Il a réussi à calmer un couple qui se battait à tout moment.

Boniface KABLA