(Voici comment il faut procéder pour les paiements des frais de consultation)
La nouvelle direction du Centre National Hospitalier Universitaire Hubert K. MAGA (CNHU-HKM) poursuit d’innover dans le souci de faciliter la tâche aux personnel et usagers de ce haut lieu de soins. La récente pour ne pas dire dernière innovation, c’est le paiement des frais de consultation en ligne ou via Mobile Money. Plusieurs se demandent si des malades ne feront pas les frais de cette mesure qui a été rendue publique à travers un communiqué
À compter du mercredi 16 février 2022, les paiements des frais de consultation se feront exclusivement soit en ligne via le portail national du service public https://service-public.bj/public/services/service/PS00914), soit par Mobile Money (Mtn ou Moov). À cet effet, pour faire les paiements par Mobile Money, il faut suivre les procédures ci-après :
Pour MTN
Composez
*880#
2* MoMo Pay
6* Factures
7* CNHU-HKM
Pour MOOV
Composez
*855#
*5* Paiement de facture
*11* CNHU-HKM.
Cette décision est entrée en vigueur depuis mercredi 16 février 2022. Le paradoxe, on se demande s’il y a eu une période d’essai afin de corriger ce qui pourra l’être. La seule possibilité offerte aux usagers du Cnhu-HKM selon l’information rendue publique par la structure en charge de la communication, « les guichets de caisse resteront ouverts et disponibles uniquement pour les paiements nécessitants la validation d’un bulletin de prise en charge de l’État ou des compagnies d’assurance maladie selon des procédures spécifiques ». La même décision souligne que « les agents des services d’accueil des consultations sont invités à prendre toutes les dispositions opérationnelles de leur ressort en vue de faciliter lesdits paiements aux usagers ». Et pour s’assurer du strict respect de cette mesure dans le but de sanctionner toute dérogation délibérée, des contrôles inopinés seront faits », précise le communiqué.
…pour ne pas créer plus de problème qu’on pense en résoudre
Il est vrai, le Bénin est à l’ère de la dématérialisation surtout au niveau des services publics. Et chaque structure étatique et/ou paraétatique innove pour entrer dans la danse. Une dématérialisation qui permet de lutter contre la corruption et faire des économies à l’Etat.
Avant de prendre une telle décision, la nouvelle direction du Cnhu-Hkm a certainement analysé les tenants et les aboutissants et obtenu l’onction du ministre de tutelle. Les syndicats ont-ils été aussi consultés? Et la population pour laquelle on pense faire du bien? Que feront des usagers pour les malades qui seront référencés une fois au Cnhu-Hkm et en cas de panne du system mobile money des opérateurs ?
Autant de préoccupations qui dans les réseaux sociaux fait grand bruit après l’annonce de la nouvelle décision de paiement en ligne au Cnhu – Hkm. Certains se demandent si cette nouvelle décision gagnera-t-elle bientôt les centre départementaux hospitaliers et autres structures sanitaires du pays.
Par ailleurs, en décidant de la validation d’un bulletin de prise en charge de l’État ou des compagnies d’assurance maladie selon des procédures spécifiques, certains se demandent si ce n’est une manière d’amener les Béninois à accélérer leur adhésion au projet assurance maladie obligatoire pour lequel le gouvernement multiplie les initiatives.
Faut-il le rappeler, les quatre volets du projet assurance pour la réhabilitation du capital humain (ARCH) sont : l’assurance maladie obligatoire, la formation aux acteurs de l’informel et surtout les artisans, les microcrédits ainsi que la prévoyance retraite pour les Béninois qui n’émargent pas au budget de l’État. Si ces dispositions constituent une première au Bénin depuis les indépendances et que le gouvernement a identifié dans des recensements les ménages pauvres et les ménages pauvres extrêmes qui sont prioritaires vu leurs conditions de précarité, il faut aussi souligner que c’est la première fois depuis les indépendances que le béninois lambda usager du Cnhu-Hkm sera confrontés à cette nouvelle donne de paiement des prestations. Bien sûr avec ces corollaires. Et on se demande s’il ne faut pas revoir la copie pour ne pas créer plus de problème qu’on pense en résoudre, même si selon un adage, « on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs ».
J.A. AGOSSOU & S.E.