Sana est cette fillette de 11 ans violée à plusieurs reprises par trois hommes qui n’ont écopé que de peines allant jusqu’à deux ans de prison ferme. À la veille du procès en appel qui se tient demain à Rabat, la défense et les soutiens de la petite fille ont tenu à rappeler les enjeux de ce procès.
Le premier enjeu de ce procès en appel, c’est bien sûr la peine qui sera prononcée par le juge. Les soutiens de la petite fille de Tiflet espèrent que le Code pénal qui prévoit entre 10 et 30 ans de prison sera cette fois respecté.
L’autre enjeu de ce procès, c’est aussi de savoir quelles retombées aura cette affaire traitée en un temps record par la justice marocaine. « Cette rapidité, alors qu’il y a d’autres affaires similaires qui attendent pendant des mois montre qu’il y a une volonté de saisir l’occasion pour rectifier le tir. C’est pour cela que je tiens à rappeler que dans notre pays, il y a plus d’une Sana. Donc j’espère que justice sera faite mais j’espère surtout que l’on continuera à parler de ces sujets après cette affaire », insiste l’avocat principal de Sana, Me Essebar.
La spécificité de ce procès, c’est son ancrage populaire, précise de son côté Soumaya Naamane Guessous, sociologue et militante engagée pour la défense des droits des femmes et des mineurs : « Le drame de Sana est entré même dans les foyers, à travers les réseaux sociaux etc, même au fin fond du rural. Cela veut dire que la population s’est véritablement appropriée ce drame, et l’on ne peut qu’être satisfait. »
Le procès reprend demain, à 12h en temps universel, à la cour d’appel de Rabat.
RFI