Sénégal : Ousmane Sonko, principal opposant sénégalais, arrêté ce jour à Dakar

Afrique

Ousmane Sonko, chef de l’un des principaux partis d’opposition sénégalais, a été interpellé mercredi alors qu’il se rendait au tribunal de Dakar pour être jugé dans une affaire d’accusation de viols. Son déplacement avait donné lieu à des attroupements de partisans sur son passage, poussant les forces de l’ordre à intervenir. 

Le député Ousmane Sonko, principale figure de l’opposition au Sénégal, a été arrêté mercredi 3 mars à la suite d’incidents survenus sur le trajet du tribunal où il devait être entendu sur des accusations de viols contre lui, ont dit ses avocats à l’AFP.

« Nous sommes en route pour la section de recherches [de la gendarmerie]. On lui a notifié son arrestation pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée », a indiqué Me Cheikh Khouraissy Ba. Un autre proche d’Ousmane Sonko a également rapporté son interpellation.

L’arrestation du parlementaire, chef du parti Pastef et troisième de la présidentielle de 2019, est le dernier épisode d’une affaire qui agite le monde politique sénégalais depuis un mois. La situation restait « très tendue » dans la soirée de mercredi à Dakar, selon le correspondant de France 24 sur place. « Les manifestations se poursuivent. Elles ont débuté dès l’annonce de l’arrestation du chef du parti Pastef. Des blessés ont été signalés mais il n’y a pas encore de bilan officiel », a indiqué Elimane Ndao.

 

Cortège à travers Dakar

Ousmane Sonko, 46 ans, est visé depuis début février par une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Ousmane Sonko nie ces accusations et dénonce un complot, monté selon lui de toutes pièces par le président, Macky Sall, pour l’écarter de la présidentielle.

Il était attendu mercredi matin dans le cabinet du juge pour être interrogé, comme l’ont été avant lui différents protagonistes. Son déplacement en cortège à travers Dakar, placé sous haute surveillance policière, a donné lieu à des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser les groupes exaltés l’accompagnant ou se formant sur son passage, et un bras de fer de plusieurs heures entre la délégation et les forces de l’ordre sur son itinéraire, ont constaté les journalistes de l’AFP. « Nous sommes là pour le président Ousmane Sonko. Si on le touche, nous riposterons », disait un partisan massé autour du domicile du chef du parti, tôt ce matin, pour lui manifester son soutien.

Anticipant des troubles, les autorités avaient déployé mercredi d’importants effectifs de policiers et de gendarmes, et fait dresser des barrages filtrants autour du domicile de l’opposant et sur le trajet du tribunal, placé lui aussi sous protection.

L’Assemblée nationale a levé la semaine passée l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. Ce dernier, après avoir affirmé qu’il ne déférerait pas à la convocation du juge, s’est ravisé pour, a-t-il dit, ne pas fournir le prétexte de l’amener de force devant le magistrat. Il a exprimé sa défiance envers une justice sénégalaise qui ne « tranche jamais dans un autre sens que la volonté du Prince ».

Avec AFP

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