En Côte d’Ivoire, depuis des semaines, des rumeurs de démission du président de l’Assemblée nationale courent. Ce lundi 28 janvier au matin, dans une déclaration lapidaire à l’occasion des vœux à la presse, le président Alassane Ouattara a clarifié les choses.
« Soro Guillaume démissionnera en février. C’est entendu, c’est acté ». Face à la presse réunie pour les vœux de la nouvelle année, le président a clos la rencontre en répondant à cette question d’un journaliste. Les rumeurs sur la démission du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, couraient depuis des jours, voire des semaines, à Abidjan.
Guillaume Soro et Alassane Ouattara se sont rencontrés en tête-à-tête par deux fois depuis le début de l’année. La dernière fois, c’était jeudi soir et selon plusieurs sources, le principe de la démission était acté dès la première rencontre. Mais selon qu’elles émanent de l’entourage de Soro ou de sources présidentielles, les versions divergent notamment sur la question de savoir qui est à l’initiative.
Ces dernières semaines, les personnalités, figures du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) – le parti présidentiel -, avaient appelé à de nombreuses reprises Guillaume Soro à rendre le tabouret en cas de refus d’adhésion au nouveau parti présidentiel.
Absent du congrès du RHDP
Vendredi, au lendemain de cette rencontre avec le chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale publiait un communiqué indiquant simplement qu’il déléguait ses pouvoirs à son vice-président, Oulla Privat, le temps « de son absence du 25 janvier au 20 février ». Guillaume Soro est-il encore à Abidjan ou a-t-il quitté la Côte d’Ivoire ? En tout cas, il n’est pas apparu samedi au grand congrès du RHDP.
Le RHDP qui, on le sait, depuis ce congrès, désignera son candidat en 2020. Alassane Ouattara a laissé entendre qu’il pourrait s’agir de primaires ouvertes. Tout le monde pourra être candidat, « y compris ceux qui sont absents », avait déclaré Alassane Ouattara dans une allusion claire à Guillaume Soro, ajoutant : « Le RHDP ne fait pas d’exclusion ».
Car si les prétentions présidentielles de Guillaume Soro ne font plus guère de mystère, sa stratégie est plus difficile à lire. Soro bénéficie du soutien de petits partis comme le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (Raci) qui compte une poignée de députés et de divers mouvements qui lui sont fidèles. Mais il a amorcé en décembre un rapprochement avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Henri Konan Bédié. Dans une interview à RFI, le 11 janvier, ce dernier n’excluait pas un « ticket Bédié-Soro » pour 2020. Mais les lignes sont encore très loin d’être fixées.