Au Bénin, la justice a rendu son verdict, ce jeudi 30 janvier, dans le procès impliquant notamment deux anciens proches du président Patrice Talon. Reconnus coupables de « complot contre l’autorité de l’État », l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle, 60 milliards de francs CFA de dommages et intérêts et 4,5 milliards de francs CFA d’amende.« On reparlera de ce procès un jour », déclare Olivier Boko, rapporte RFI ce vendredi matin, au lendemain du verdict.
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) béninoise a eu la main lourde, ce jeudi 30 janvier, en énonçant son verdict dans le procès de l’homme d’affaires Olivier Boko et de l’ex-ministre des Sports Oswald Homeky. Si elle a suivi les réquisitions du ministère public concernant l’acquittement qu’il avait demandé pour trois des accusés poursuivis dans cette affaire, elle a en revanche doublé les peines initialement requises contre ses principaux protagonistes, mais aussi majoré de façon substantielle les dommages et intérêts retenus à leur encontre.
« Faire un coup d’État à Patrice Talon, revient à faire un coup d’État à moi-même »( Olivier Boko)
À l’issue d’un procès au cours duquel les accusés n’étaient représentés par aucun avocat, Olivier Boko, son beau-frère Rock Nieri – actuellement en fuite – et Oswald Homeky sont tous trois condamnés à une peine de 20 ans de réclusion criminelle à laquelle s’ajoute une amende de 4,5 milliards de francs CFA et la somme de 60 milliards de francs CFA de dommages et intérêts à payer solidairement à l’État béninois.
La cour a en effet conclu que les infractions de « complot contre l’autorité de l’Etat » et de « corruption » qui leur sont reprochées étaient constituées. Suivant l’avis du procureur, elle a estimé que l’argent retrouvé au domicile de l’ancien ministre des Sports au moment de son interpellation avait été mobilisé par Olivier Boko et son beau-frère pour acheter le chef de la garde présidentielle et qu’Oswald Homeky avait agi pour le compte de l’homme d’affaires, seul capable de mobiliser une telle somme.
« On reparlera de ce procès un jour »
« Ce procès est cousu de fil blanc. Je suis innocent et vous me jugez par déduction », avait auparavant réagi Olivier Boko, expliquant qu’il était « au Maroc quand [son] grand frère le président Talon [lui avait] demandé de rentrer [au Bénin]. Puis, dans la nuit du 23 au 24 septembre [2024], il [m’a] téléphon[é] et [m’a] demand[é] de venir le voir : je me rendais [à ce rendez-vous] quand on m’a arrêté. Si [j’avais préparé] quelque chose, je n’aurais pas répondu à ses invitations, avait-il poursuivi avant de conclure : On reparlera de ce procès un jour ». Oswald Homeky, lui, avait demandé à la cour « Pourquoi tout ce que le [chef de la garde présidentielle] dit est pris pour argent comptant [alors que leurs] versions à [eux étaient] remises en cause ».
« Le pouvoir mange ses propres enfants… les plus légitimes et les plus loyaux » ( Homeky)
Le verdict prononcé, Oswald Homeky et Olivier Boko sont retournés à leurs places en serrant quelques mains.
RFI
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