Le Poly-rythmo de Cotonou, l’un des premiers orchestres du Bénin et très populaire, en Afrique de l’Ouest, a perdu un de ses monuments, le guitariste et compositeur Gustave Bentho. Décédé le 19 février, à l’âge de 74 ans, il a été inhumé, samedi 6 avril, à Ouidah. La mort a fauché plusieurs membres du groupe. Gustave Bentho faisait partie de ses derniers survivants.
Il était le bassiste attitré de l’Orchestre pendant plus d’un demi-siècle. Bentho Gustave aura été de toutes les aventures, succès, déboires, renaissance. Sa guitare basse résonne dans la myriade d’albums produits par l’orchestre, un orchestre qui a accompagné, à Cotonou, des stars comme Myriam Makeba, Manu Dibango ou encore Fela Kuti.
Le musicien décédé n’était pas seulement guitariste, il était la mémoire du groupe et considéré comme un grand témoin de l’histoire de la musique béninoise. Il savait aussi composer et chanter. Son titre « So kê mi » – qui signifie pardonne-moi – a été un très grand succès.
Vinyles « collectors »
Le Poly-rythmo est, en termes de succès et de réputation, l’équivalent du Bembeya Jazz de Guinée ou des Bantous de la capitale au Congo. L’orchestre a régné sur les scènes et les nuits de Cotonou, Dakar, Abidjan, Niamey, Ouagadougou, Lagos et Lomé. Ses vinyles sont aujourd’hui des « collectors » parfois remasterisés et très prisés sur les plateformes.
A son enterrement, des artistes de sa génération mais aussi des jeunes, des mélomanes et des officiels sont venus lui dire « aurevoir » et « merci » pour son talent et pour ce qu’il a donné à son Poly-rythmo.
Avec RFI