Nouvelle passe d’armes entre Paris et Niamey. Depuis New Delhi, en marge du sommet du G20, le président Macron a répondu aux putschistes nigériens, qui ont une nouvelle fois accusé la France de planifier une agression contre leur pays.
Samedi, c’est le régime militaire nigérien, issu du coup d’État du mois de juillet, qui a accusé la France de « déployer ses forces » dans plusieurs pays ouest-africains, en l’occurrence le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, en vue d’une « agression ». « Ces manœuvres » ont pour but de « réussir une intervention militaire contre notre pays », affirme Niamey.
La réponse de Paris ne s’est pas fait attendre, ce dimanche. « Nous ne reconnaissons aucune légitimité aux déclarations des putschistes », a tenu à préciser le président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse au sommet du G20 en Inde.
« Les forces françaises ont été mises en place sur le sol du Niger à la demande du Niger. Et nous sommes là pour lutter contre le terrorisme à la demande du Niger et de ses instances démocratiquement élues, à savoir le président Bazoum, son gouvernement et son Parlement. Nous avons d’ailleurs eu une action efficace qui a drastiquement réduit les attaques terroristes sur le sol du Niger. Et nous l’avons fait au prix de la vie de plusieurs soldats français, j’ai une pensée pour la mémoire de ces derniers et leurs familles à chaque fois que j’évoque ce sujet. Un coup d’État depuis juillet dernier retient en otage un président démocratiquement élu. La France a une position simple : nous le condamnons, nous demandons la libération du président Bazoum et la restauration de l’ordre constitutionnel. Et nous ne reconnaissons aucune légitimité aux déclarations des putschistes. Puisque le président Bazoum n’a pas renoncé à son pouvoir, si nous redéployons quoi que ce soit, je ne le ferai qu’à la demande du président Bazoum, et en coordination avec lui. Pas avec des responsables qui, aujourd’hui, prennent en otage un président. Sur ce sujet, depuis le premier jour, la France se coordonne avec l’ensemble des présidents de la région, les chefs d’État et de gouvernement, et nous soutenons pleinement les positions de la Cédéao. La Cédéao a condamné ce putsch, elle a pris des sanctions, tout comme l’UMOA, et la Cédéao continue le travail pour libérer le président Bazoum et permettre de résoudre ce sujet. La France est à ses côtés et le soutient. Sur le reste, je n’ai pas d’intention tant que la situation est celle-ci, elle gèle en quelque sorte tout, puisque la seule personne avec qui nous avons à légitimement parler est le président Bazoum. »
Dans le même temps, la situation au Niger était aussi au cœur d’une discussion entre le président russe Vladimir Poutine et le chef de la transition au Mali, Assimi Goïta. Un entretien téléphonique « à l’initiative de la partie malienne », a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Les deux dirigeants se sont déclarés favorables à un règlement politique.