Le départ mardi dernier du président nigérian Muhammadu Buhari à Londres pour des raisons médicales provoque la polémique dans son pays. Les principaux leaders de l’opposition et le monde médical y voient la conséquence directe de l’échec du gouvernement à réparer un système de santé défaillant.
Sur les réseaux sociaux beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer ce séjour londonien de l’ancien général âgé aujourd’hui de 78 ans. Le hashtag #BuhariMustGo (Buhari doit partir) a été partagé des dizaines de milliers de fois pour dénoncer ce voyage. L’opposition constate que l’argent des contribuables sert à payer ces voyages alors que le président n’a pris aucune mesure pour rétablir le système de santé dans son pays.
Certains ironisent et demandent à ce que Buhari puisse faire ses examens médicaux dans l’un des hôpitaux « magnifiques et performants » qu’il a construits. Car il faut le rappeler : la vétusté des équipements au Nigeria fait de ce pays l’un des plus mauvais élèves du continent en matière de santé alors que le nombre de médecins est très insuffisant, en moyenne deux médecins pour 10 000 habitants. Dans le corps médical, la colère gronde aussi. Un syndicat de médecins menace de se mettre en grève.
Le président, lui, n’en est pas à son premier séjour à Londres. Depuis 2016, il y a effectué plusieurs voyages pour raison médicale. Son état de santé a d’ailleurs été un sujet de débat lors de la dernière campagne électorale, l’opposition affirmant qu’il n’était pas physiquement en mesure de gouverner.
Avec RFI