(Des acteurs dénoncent la gestion floue de plusieurs dizaines de millions et exigent la publication de l’audit commandité avant la tenue des Assemblées générales ordinaires en janvier 2023)
Depuis 2016, le Gouvernement béninois a affiché une « Tolérance Zéro » contre la corruption, en engageant une lutte implacable contre un phénomène qui est, à n’en point douter, un obstacle substantiel au développement du Bénin. À l’appui de cette détermination, plusieurs réformes normatives et institutionnelles ont été initiées. Par décret n° 2022-040 du 19 janvier 2022 portant création de la Cellule d’Analyse et de Traitements des Plaintes et Dénonciations, le Gouvernement a mis à la disposition de la population, un dispositif de collecte de plaintes et dénonciations relatives à des actes ou faits de corruption, de mauvaise gouvernance, de mauvaise gestion, de pratiques assimilées ou connexes à la corruption.
C’est une très bonne initiative que la population n’arrive pas à exploiter à bon escient. Toutefois, des voix s’élèvent et certaines réussissent à saisir la police pour conduire devant la justice des auteurs présumés de malgouvernance. C’est le cas dans les Coopératives d’Aménagement Rurales d’Agamè, Koudo, Houin et Agnito dans la commune de Lokossa, département du Mono. Mais, des mains invisibles réussissent à bloquer le dossier. Des responsables convoqués n’ont pas daigné répondre devant la Brigade Economique et Financière et arrivent à narguer même des coopérateurs. Face à cet état de chose, des acteurs sur des cas de mauvaise gestion. Ils dénoncent la mauvaise gestion de plusieurs dizaines de millions et exigent la publication de l’audit commandité avant la tenue des Assemblées générales ordinaires qui se tiendront en janvier 2023. Le président Patrice Talon et le ministre Gaston Dossouhoui sont appelés au secours.
La gestion des CAR Agamè, Koudo, Houin et Agnito interpelle
La situation interpelle élus et coopérateurs des CAR Agamè, Koudo, Houin et Agnito. Et pour cause. Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de sortie de crise des Coopératives d’Aménagement Rural (CAR), il a été organisé du 16 janvier au 4 mars 2020 des assemblées générales au niveau des 36 CAR. Lors de ces assemblées, il a été procédé à la validation de nouveaux textes fondamentaux (statuts et règlement intérieur) et l’élection de nouveaux organes à la tête des CAR. Conformément à l’article 94 des statuts, lesdits organes ont un mandat de trois ans renouvelables au tiers. Par conséquent à partir du 16 janvier, toutes les CAR doivent procéder à la tenue de leur assemblée générale ordinaire ‘ AGO) et renouveler leurs organes au tiers dans le respect des critères d’éligibilité. Dans une note circulaire en date du 8 décembre 2022, le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui fait ce rappel et porte l’information de renouvellement des élus des CAR à l’attention de qui de droit. Le ministre de tutelle a mené cette démarche pour améliorer la compréhension des acteurs sur le processus de la tenue des AG et du processus de renouvellement des élus. Selon l’article 95 des statuts, si dans un délai de trois mois après l’échéance, l’AG élective n’est pas tenue, le Conseil d’Administration ( CA) est dissout par la structure régalienne compétente déconcentrée du Ministère en charge des coopératives. C’est dire que les préparatifs vont bon train pour l’organisation des assemblées générales au niveau des CAR de Houin, d’Agamè, de Koudo et d’Agnito en janvier 2023. De sources concordantes, certains responsables élus en 2020 pourraient se faire réélire. Seulement, leur gestion est dénoncée.
Mauvaise gestion présumée dans les Coopératives d’aménagement rural ; Talon appelé au secours
L’objectif du gouvernement qui voulait repositionner le secteur de production du palmier à huile et permettre, en particulier, à ses acteurs d’en vivre et de mieux subvenir aux besoins de leurs familles respectives n’aurait pas été atteint à cause de la mauvaise gestion et de la dilapidation présumée des fonds. Des responsables cités dans une affaire de mauvaise gestion présumée dans les Coopératives d’aménagement rural sus cités auraient été convoqués à la BEF. Ils ne se sont pas présentés. Pis, ils auraient nargués es plaignants leur faisant croire qu’ils ne pourront rien. Pourtant à la CAR de Houin en juin 2021, un Conseiller communal de Lokossa a été convoqué et placé derrière les barreaux. Selon L’Autre Figaro, l’élu communal avait été convoqué pour une autre affaire de 64 mille francs CFA. « Arrivé au tribunal après deux convocations, on lui notifie qu’il est recherché dans un autre dossier dans la gestion de la CAR de Houin », a rapporté en son temps le média. Le Conseiller communal n’était pas la seule personne épinglée dans cette affaire. Un ancien président du Bureau de la CAR a été aussi déposé en prison. Leur procès a été ouvert 15 juin 2021. Et les coopérateurs se demandent quelles mains invisibles bloquent les dossiers des responsables des CAR convoqués à la BEF ? Ces mains invisibles compromettent ainsi la lutte contre la corruption que prône le chef de l’Etat Patrice Talon. Il est reproché aux responsables des CAR la non transparence dans les actes de gestion des fonds des coopératives. Plusieurs dizaines de millions auraient été dilapidés
Des coopérateurs appellent au secours et invite le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui à interpeller les responsables des quatre CAR. Ceux-ci devront être écoutés par les autorités judiciaires…Des coopérateurs exigent une réédition de comptes et aussi la publication du rapport d’audit diligenté avant la tenue des Assemblées générales prévues dès le 16 janvier 2023. Car, revèlent-ils, aucun point financier, ni rapport n’a été fait aux membres des coopératives. Il y a un grand flou autour de la gestion des ressources ces trois derniers années et on ne saurait rester dans le flou et continuer, disent-ils.
C’est dire que des dysfonctionnements sont toujours de mise au sein de ces organismes que sont les CAR notamment les CAR de Agamè, Koudo, Houin et Agnito. Des différends opposent aussi les acteurs de cette filière qu’est le palmier à huile. Le chef de l’Etat, Patrice Talon devra taper du poing sur la table et instruire ses services compétents afin qu’ils s’informent de la situation qui prévaut dans ces Coopératives d’aménagement rural (Car). On se rappelle, dans un passé récent, des querelles ont engendré plusieurs cas de décès suite à l’intervention des forces de l’ordre, des affrontements sanglants entre cultivateurs dans ces CAR. C’est dure que la relance de cette filière qui se meurt de jours en jours n’est pas pour demain si le gouvernement ne prend pas le taureau par les cornes et punissent les responsables présumés de mauvaise gestion au sein des CAR de Agamè, Koudo, Houin et Agnito notamment.
A.C.C.