Maia Sandu garde son fauteuil à la présidence de la Moldavie. Elle a été réélue ce dimanche 3 novembre devant son adversaire Alexandr Stoianoglo. Le scrutin s’annonçait serré, mais le vote des Moldaves installés à l’étranger a encore fait basculer l’élection. La présidente réélue a remercié ses électeurs.
La présidente sortante pro-européenne de Moldavie Maia Sandu, en tête avec 54% des voix selon des résultats presque complets, a revendiqué dimanche soir la victoire, à l’issue d’une élection présidentielle marquée par des soupçons d’ingérences russes.
Encore une fois, la délivrance est venue du vote de la diaspora, pointe notre envoyé spécial à Chisinau, Julien Chavanne. Maia Sandu prend la parole, la voix cassée, mais le sourire aux lèvres : « La Moldavie a fait face à une attaque sans précédent dans l’histoire de toute l’Europe. Il y a eu de l’argent sale, des achats illégaux de voix, des interférences dans les processus électoraux par des forces hostiles extérieures au pays. Mais notre peuple s’est uni et la liberté et la citoyenneté ont gagné. La paix et l’espoir d’une vie meilleure ont triomphé. »
Si le camp pro-européen respire en Moldavie, le pays reste divisé et s’est montré plus que fragile aux ingérences extérieures.
Moldavie, vous avez gagné ! Aujourd’hui, vous avez donné une leçon de démocratie qui mérite d’être écrite dans les livres d’histoire. Aujourd’hui, vous avez sauvé la Moldavie. Dans notre choix pour un avenir digne, personne n’a perdu. La liberté et la vérité ont triomphé. La Moldavie a démontré sa volonté et sa force à travers le vote de chacun d’entre nous. Nous avons prouvé qu’unis, nous pouvons vaincre ceux qui voulaient nous mettre à genoux. Merci à chacun d’entre vous d’être allé voter, quel que soit votre choix. Cela montre que vous portez l’amour de notre pays dans votre cœur.
Les premiers résultats partiels donnaient Alexandr Stoianoglo devant, après dépouillement de 90 % des bulletins de vote, alors que les résultats dans les grandes villes, beaucoup plus favorables à la présidente sortante, n’étaient pas encore connus ni le vote de la diaspora.
Et puis la situation s’est inversée. Après dépouillement de 92 %, Maia Sandu a passé la barre des 50 %.
Alexandr Stoianoglo, ancien procureur qui veut un rapprochement avec la Russie, a bénéficié du vote des villes rurales. Mais il a vite compris sa défaite. Dans un discours de trois minutes, il appelle à l’apaisement, jusqu’à un certain point. L’ancien procureur accuse les médias et les pays étrangers d’avoir jeté de l’huile sur feu pendant cette campagne : « Le vote de chacun mérite le respect, et la démocratie, c’est avant tout la maturité face aux résultats. Je m’adresse au corps diplomatique accrédité à Chisinau pour qu’yen sur le réseau social X.
Le scrutin marqué par quelques incidents comme au premier tour
La police enquête sur l’organisation de vols et de bus pour transporter des électeurs moldaves entre la Russie et la Biélorussie, l’Azerbaïdjan et la Turquie. Sans compter les nombreuses alertes à la bombe dans des bureaux de vote, ici en Moldavie, mais aussi à l’étranger. L’équipe de Maia Sandu a dénoncé des opérations massives d’interférence menées par la Russie.
Comme en Géorgie, autre ex-république soviétique, la Russie a été accusée d’ingérence dans le processus électoral, des allégations catégoriquement rejetées par le Kremlin.