Ce dimanche 14 mai, a eu lieu à l’Elysée, la passation de pouvoirs entre le président sortant François Hollande et Emmanuel Macron.
A 10 heures, heure française, sous une grande ovation, le cortège du nouveau président arrive au palais de l’Elysée. Il est accueilli, sous le signe d’une poignet de main chaleureuse, par son prédécesseur François Hollande. Les deux hommes se dirigent dans les locaux du palais pour des échanges hautement secrets, qui ont duré près d’une heure et qui consacrent le nouveau président grand croix de la légion d’honneur française.
A leur retour, ils retrouvent une salle des fêtes pleine de monde que d’ordinaire. Macron accompagne son successeur à sa voiture sous la clameur de la foule. Après 5ans de gouvernance, 5 ans d’impopularité record, diraient d’autres, François Hollande quitte, très apaisé, le pouvoir d’Etat.
Emmanuel Macron est officiellement devenu président de la République, ce dimanche, lors d’une solennelle passation de pouvoir à l’Elysée avec son prédécesseur, François Hollande. En marge de cette cérémonie d’investiture, son entourage a dévoilé les noms d’une première partie de son cabinet. Le nouveau locataire de l’Élysée ne veut pas perdre de temps avant une première semaine clé dans son quinquennat.
Emmanuel Macron ne compte pas perdre son temps. Avant même d’être officiellement élu président ce dimanche, son entourage a annoncé les noms d’une première partie de son cabinet. Signe de sa volonté de relancer l’axe franco-allemand, Emmanuel Macron a choisi comme conseiller diplomatique l’actuel ambassadeur de France en Allemagne, Philippe Etienne, 61 ans. Lui aussi énarque, il fut notamment ministre des Affaires étrangères d’Alain Juppé de 1995 à 1997 et de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2010. Il fut, de 2009 à 2014, représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne à Bruxelles.
Son ancien directeur de cabinet à Bercy, Alexis Kohler, 44 ans, a lui été nommé secrétaire général de l’Elysée. Patrick Strzoda devient pour sa part le directeur de cabinet du nouveau président, tandis qu’Ismaël Emelien a été nommé conseiller spécial d’Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron, déjà sous pression
Dès lundi, Emmanuel Macron va entamer une première semaine cruciale. Le nouveau président, premier à s’affirmer « ni de droite ni de gauche », devrait annoncer le nom de son Premier ministre. Un choix qui s’avère capital dans le jeu d’alliances qu’il recherche pour les législatives et pour son mandat.
Pour l’instant, le juppéiste Edouard Philippe, maire LR du Havre, est donné comme l’un des favoris pour Matignon, mais La République en marche n’a pour l’instant rien laissé filtrer. « Il y a deux enjeux: pour les législatives et pour le long terme, a assuré l’expert en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet. Ce choix donnera le tempo. Si le Premier ministre vient de la droite, Emmanuel Macron pourra attaquer les législatives en dynamitant la droite, comme il l’a fait pour la gauche, et instaurer un gouvernement central. »
Lundi soir, le centriste qui prône une Europe à la fois conquérante et protectrice se rendra à Berlin, son premier déplacement à l’étranger, pour rencontrer Angela Merkel. « C’est un enjeu important, car il veut relancer la coopération franco-allemande dans une Europe à terre, mais il devra aussi donner des gages d’orthodoxie budgétaire », avertit le politologue Olivier Ihl.
Enfin, la semaine se conclura par une visite aux soldats français sur un des théâtres d’opérations extérieurs, par exemple au Mali ou peut-être en Irak. « Cela montre qu’il prend très au sérieux son rôle de chef des armées, note Olivier Ihl, ce qu’il a déjà montré en remontant les Champs-Elysées à bord d’un véhicule militaire ». Selon son entourage, Emmanuel Macron se rendra même dès ce dimanche après-midi à l’hôpital Percy de Clamart au chevet de soldats blessés
D’autres rencontres internationales clés sont prévues dans les jours qui viennent, dont le Sommet de l’Otan à Bruxelles le 25 mai puis le G7 en Sicile les 26 et 27 mai.