Emotion, incompréhension et révolte après le décès vendredi 7 octobre 2022, de quatre patients au service réanimation du Centre national hospitalier universitaire (CNHU) de Cotonou à la suite d’une coupure d’électricité. Lydia, professeur de français et l’un des patients décédés, sera inhumée samedi (voir faire-part ci dessous).
Les parents des victimes sont formels : c’est la coupure qui a tué leurs proches. Le ministre de la Santé a reconnu, lui, un dysfonctionnement. En attendant les résultats de l’enquête ouverte par le gouvernement, l’affaire fait grand bruit. Certains réclament la tête du ministre de la santé et autres personnes impliquées dans le dossier.
Au CNHU, une gêne se lit sur le visage de plusieurs salariés lundi et mardi. Le personnel ne souhaite pas s’exprimer. Un technicien de surface rencontré dans la cour explique : « nous sommes dans la stupéfaction, le recueillement et l’acceptation de la nouvelle ».
Parmi les victimes, il y a Lydia Adeniyi, 39 ans, professeur de français. Son père était à son chevet, il a raconté ce qui est arrivé avec dignité sur une radio locale. Son récit fait le tour. De nombreux internautes ont salué son courage. Son domicile à Calavi ne désemplit pas. « La famille m’entoure, les amis me soutiennent et de nombreux anonymes m’inondent de messages de réconfort », confie le père de Lydia. Lydia sera inhumé samedi prochain, le faire part est prêt. « Son corps ne peut pas trainer après une telle épreuve », explique un sage.
Les autres familles éplorées sont aussi sous le choc. « Drame affreux et inacceptable », c’est la tonalité générale sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Beaucoup demandent au chef de l’Etat, Patrice Talon de sanctionner toute la chaîne de responsabilité. « Il est temps que nous réapprenions à demander des comptes pour nos morts », écrit l’éditorialiste du Déchaîné du Jeudi.Par ailleurs, beaucoup critiquent le fait que le plus vieux et grand hôpital du pays est devenu le plus cher en prestations et en problèmes.
Clarifications
Le porte-parole du gouvernement s’est prononcê sur la polémique autour de coupure d’électricité et l’achat de groupes électrogènes au CNHU-HKM.Selon Wilfried Léandre Houngbédji, deuxième secrétaire général adjoint et porte-parole, « le gouvernement a mis à la disposition du CNHU-HKM des groupes électrogènes de grandes capacités et à l’état neuf; un (01) en 2017 et un (01) en 2021 ». Wilfried Leandre Houngbêdji ajoute que « parmi ces groupes electrogénes, il y en a un (01) qui est dédié spécialement au service de réanimation ». Que s’est -il alors passé? L’enquête ouverte par le gouvernement permettra d’éclairer l’opinion publique.
Paix aux âmes des quatre patients décédés et condoléances aux familles éplorées.
A.C.C.