Sa sortie médiatique du mercredi 07 février dernier par laquelle Lazare Sèhouéto renvoyait la classe politique aux «vraies préoccupations du vrai pays» au lieu de parler de révision de la Constitution a été saluée par l’opinion publique nationale et internationale. D’autant plus que le lendemain jeudi 08 février, le chef de l’Etat confirmait lors de sa conférence de presse, son désintérêt total par rapport à une quelconque manipulation de la loi fondamentale. Mais elle n’était pas du goût du président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale.
Pourtant sur ce sujet d’importance qui mobilise le landerneau politique béninois, nombre de voix s’étaient élevées au sein de l’Union Progressiste le renouveau ( UP-R) pour suggérer au président du plus grand parti de la majorité présidentielle, qu’il convoque une réunion des instances dudit parti en vue d’adopter une position de principe, à l’instar de la démarche suivie par son homologue du BR qui a publié un communiqué très officiel en appui à la proposition de loi que le député du parti, Assan Seibou a introduite au Parlement. Mais sans y avoir procédé, le président Joseph Djogbénou s’est lancé dans une campagne nationale pour la révision de la Constitution à la tête d’une horde de députés, dont la plupart n’approuvent pas le projet et estiment qu’une modification du code électoral devrait suffire pour résoudre les problèmes qui pointent à l’horizon.
Puis le président Patrice Talon intervint pour couper court à toutes les supputations alimentées aux dépens de son image, confirmant en tous points les positions défendues quelques jours plus tôt par l’honorable et ex-ministre Lazare Sèhouéto.
S’érigeant certainement en donneur de leçons et détenteur de monopole de la vérité au sein de ce parti, le président de la commission des lois au parlement, invité sur l’émission Zone Franche de Canal3, a fustigé les déclarations de son collègue Sèhouéto, en les jugeant «malséantes»’. C’est donc clair que les seuls membres de ce parti ayant grâce à ses yeux sont ceux qui obéissent religieusement à Djogbénou dans le sens de la bonne nouvelle qu’il prêche. Il ne se rend pas compte qu’ils sont nombreux à ne pas comprendre pourquoi l’UP-R défend becs et ongles, une proposition d’autrui. Ils sont nombreux, qui ne comprennent pas l’intérêt de l’UP-R à défendre une proposition que très peu de membres du Bloc Républicain montent au créneau pour défendre.
Au sein de l’UP-R nombreux sont les députés qui ne comprennent pas comment leurs dirigeants sont passés de la décision de la Cour Constitutionnelle à la révision de la constitution. Sur les réseaux sociaux, il se dénonce de plus en plus, l’absence de débats à l’intérieur de ce parti. Et voilà, Orden Alladatin professe le contraire.
Dans ces conditions, les anciennes chapelles politiques qui se sont sabordées depuis 2018 au profit de l’UP-R, piquées au vif par l’égotisme émergent des ténors de l’ancien parti Alternative Citoyenne, commencent à battre le rappel de leurs anciennes troupes. Celles de l’ex-Prd se sont déjà signalées et ne surprennent personne. D’autres suivront dans les heures qui viennent. Djogbénou pourra t-il éviter de détruire l’héritage qui lui a été laissé généreusement? Wait and see.
S.E.
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