Célébration de la fête du travail : L’UNSTB demande aux décideurs de revaloriser les salaires des travailleurs

Société

Les travailleurs béninois ont célébré samedi 1er mai 2021, la fête du travail. A Cotonou, sacrifiant à la tradition, l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB) a tenu à la bourse du travail son conseil syndical national de l’année 2021. Au  cours des  manifestations, le secrétaire général Appolinaire Affewe a entretenu ses militants autour d’un thème, « Financement de l’action syndicale, quelles alternatives à l’appui financier de l’Etat ? ».

Au cours des échanges, il a appelé les décideurs à revaloriser les salaires des travailleurs pour faire face aux impôts, aux factures salées de la Sbee et surtout la cherté de la vie. L’UNSTB va désormais compter sur ses propres forces pour financer ses activités informe le Sg de l’UNSTB selon qui le président Talon devra s’investir à partir du 23 mai prochain à travailler pour le développement des ressources humaines.

La célébration de la fête du travail intervient aux lendemains des élections professionnelles, qui conditionnent désormais le financement de l’État au strict minimum de 20 pour cent des suffrages exprimés au cours du scrutin. L’UNSTB ayant recueilli un peu moins de 10 pour cent, se retrouve désormais sans subvention. Pour le SG Affewe, l’UNSTB devra compter sur ses propres moyens pour continuer désormais la lutte syndicale.

Faut-il le rappeler, Appolinaire K. Affewe est syndicaliste et greffier dans les tribunaux. Avant son élection à la tête de la plus vieille centrale syndicale, l’UNSTB, en remplacement de Emmanuel Zounon, en 2020, il était secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice et assimilés du Bénin (Syntrajab). C’est l’un des plus jeunes à la tête d’une confédération syndicale. Appolinaire Affewe est déterminé à révolutionner l’Unstb et compte sur l’équipe composée d’hommes et de femmes pétris d’expérience et rompus à la tâche ». Lire sa déclaration à l’occasion de la célébration de la fête du travail à la Bourse du travail, face aux hommes des médias.

 

« (…) nous pensons que dans cette gouvernance qui va prendre effet à partir du 23 mai prochain, nous aurons la prise en compte des préoccupations des travailleurs…»

« (…) Comme vous le savez, nous célébrons le 1er mai, qui symbolise la lutte que les travailleurs de Chicago avaient menée en 1886 pour obtenir la satisfaction de certaines de leurs revendications. Nous pensons qu’aujourd’hui les conditions des travailleurs béninois ne sont pas des meilleures et qu’il est nécessaire de s’organiser pour obtenir la satisfaction des revendications. Mais les élections professionnelles qui ont été organisées en janvier 2021 ont introduit une réforme majeure, celle de conditionner le bénéfice de l’appui financier de l’Etat à l’atteinte du seuil de représentativité qui est de 20 pour cent, nous avons huit confédérations qui ont participé à ces élections professionnelles, il y en a que trois qui ont dépassé le seuil des 20 pour cent. Mais le défaut de représentativité n’est pas un déni d’exercice de l’action syndicale et donc, il faut que les autres confédérations syndicales trouvent les moyens de mener leurs actions et donc c’est pour cela qu’au niveau de l’Unstb, nous avons obtenu environ un peu moins de 10 pour cent des voix et nous pensons que nous devons nous organiser de manière à prendre en compte les préoccupations de nos militants sur le terrain à mener la lutte syndicale comme cela s’impose et pour y parvenir, les moyens financiers sont indispensables pour toute lutte et donc il nous faut réfléchir à comment faire et désormais que nous n’aurons plus droit à l’appui financier de l’Etat, c’est ce qui explique le choix de ce thème pour le conseil syndical que nous organisons pour ce 1er mai.

Et à travers les propositions qui ont été faites et à travers les engagements qui ont été pris par les délégués au conseil syndical, nous pensons que nous réussirons comme avant les années 1990, où cette subvention n’existait pas, et que des luttes se menaient par les travailleurs, nous réunissons à continuer la lutte, à nous organiser pour financer nos actions à travers notre propre force. Et je sais qu’une telle organisation nous rendra d’ailleurs plus forts parce qu’en ce moment-là, nous pourrons sans attendre l’appui de l’État et donc de façon totalement autonome, mener en toute quiétude nos actions. Et c’est à cela que nous nous attelons. Je voudrais saisir l’occasion pour dire un mot aux travailleurs béninois et dire que les conditions des travailleurs béninois aujourd’hui ne sont pas des meilleures. Depuis plus de cinq ans, nous n’avons plus vu nos salaires augmenter, pendant ce temps, nous avons des impôts, des taxes, nous avons le coût de la vie qui augmente et donc c’est l’appauvrissement des travailleurs, c’est pour cela qu’il est important pour nous de prendre conscience pour demander aux décideurs la satisfaction de nos revendications, et l’occasion est très bonne pour nous d’autant que le président Patrice Talon vient d’être réélu et il a promis gouverner autrement. Et nous pensons que dans cette gouvernance qui va prendre effet à partir du 23 mai prochain, nous aurons la prise en compte des préoccupations des travailleurs qui s’inscrira dans les priorités du gouvernement de manière à ce que la situation actuelle que nous décrions, puisse changer favorablement et que cela aboutisse au développement tant souhaité, parce que le développement souhaité, c’est d’abord le développement des hommes, d’abord l’épanouissement des travailleurs qui vont travailler pour ce développement-là, il ne saurait avoir de développement lorsque les ressources humaines ne sont pas épanouies. Je vous remercie pour votre aimable attention ».

Réalisation : Adrien HOUNVENOU

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