Après le rejet par les députés sénégalais de la proposition de loi des nouvelles autorités sur la suppression de deux institutions jugées budgétivores, l’opposition parlementaire passe à la vitesse supérieure et dépose une motion de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement.
L’idée a été lancée par un député de l’APR, le parti de l’ex-président du Sénégal, Macky Sall. Abdou Mbow avait annoncé dès lundi vouloir déposer cette motion de censure pour « faire tomber le gouvernement ».
Le député reproche au premier ministre Ousmane Sonko de ne toujours pas avoir présenté les grandes lignes de son programme devant les députés – la fameuse déclaration de politique générale.
L’article 86 de la Constitution donne en effet la possibilité aux députés de faire démissionner le gouvernement. Si au moins 17 des 165 parlementaires signent une demande de motion de censure et la dépose à l’assemblée, une plénière doit être convoquée 48 h après, et si la motion est adoptée à la majorité simple, le gouvernement tombe.
Les députés de l’ancienne coalition au pouvoir Benno Bokk yakaar ayant une majorité relative à l’assemblée, cette motion a des chances d’être adoptée.
Un potentiel acte de désaveu politique fort pour les nouvelles autorités, mais à portée essentiellement symbolique. Car même si la motion de censure provoque la démission du gouvernement, dans la loi, rien n’empêche le président Bassirou Diomaye Faye de reconduire une nouvelle fois Ousmane Sonko dans ses fonctions de Premier ministre.