Au Togo, les opposants politiques et la société civile oscillent entre surprise et colère. Les réactions sont vives, ce 4 avril 2024, au lendemain du report des élections législatives et régionales qui étaient prévues le 20 avril. Une annonce de la présidence tombée à quelques heures seulement de l’ouverture de la campagne. Il s’agit d’un « léger réaménagement du calendrier » électoral, selon la présidence, le temps que l’Assemblée nationale mène des consultations autour de la nouvelle Constitution. Ce texte, voté par les députés il y a une dizaine de jours alors que leur mandat a expiré fin décembre, est rejeté par l’opposition.
Réunions et concertations se sont succédées ce jeudi 4 avril dans les partis politiques et la société civile togolaise. Plusieurs formations d’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre, demandent à leurs candidats de battre campagne, malgré le report du double scrutin pour lequel aucune nouvelle date n’a encore été annoncée. Ils prévoient aussi d’organiser des manifestations prochainement.
Plusieurs candidats regrettent l’effet de surprise de l’annonce de mercredi. Ils rappellent que des frais ont déjà été engagés et que des militants sont déployés sur le terrain.
Selon le pouvoir togolais, ce report a été décidé pour que des consultations puissent avoir lieu autour de la nouvelle Constitution que le président Faure Gnassingbé a renvoyé à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture. À l’Assemblée, on affirme que des dispositions seront prises rapidement pour recueillir les contributions.
Le format de ces consultations sera défini par le bureau et par la commission des lois. Il n’est pas sûr que les opposants au texte acceptent d’y prendre part. Certains estiment que l’Assemblée n’a plus de légitimité, son mandat étant terminé depuis plusieurs semaines. D’autres pensent que le pouvoir veut absolument réformer et que la discussion est donc inutile.