Sénégal : L’opposant Ousmane Sonko annonce son retour à Dakar

Afrique

Depuis Ziguinchor, Ousmane Sonko a annoncé son retour à Dakar, au lendemain de son procès pour viols, qui s’est tenu mardi en son absence. Le jugement a été mis en délibéré au 1er juin. Dans cette première réaction devant ses partisans mercredi soir 24 mai, l’opposant a appelé « au combat final ».

Ousmane Sonko a tenu un discours très déterminé, très offensif, devant des jeunes acquis à sa cause à son domicile de Ziguinchor dans le sud du pays, au quartier Nema encerclé depuis 10 jours par ses partisans. « Est-ce que vous êtes prêts à m’accompagner à Dakar ! », a lancé Ousmane Sonko. « Soit le président Macky Sall recule, soit on lui fera face », a prévenu l’opposant, qui s’est dit « prêt ».

« Il faut qu’on termine en beauté », a-t-il ajouté. Il dit vouloir partir par la route (Ziguinchor est à près de 500 km de la capitale) et appelle à une « caravane de la liberté » sur le trajet. Dans une déclaration vidéo un peu plus tard dans la soirée, Ousmane Sonko a précisé qu’il se mettrait en route à partir de jeudi, au plus tard vendredi.

« Nous n’avons pas à fléchir devant Macky Sall. Tous les Sénégalais qui ne peuvent pas accepter que notre projet soit compromis sur des bases telles que ce qui est en train de se passer, je les convie à se mouvoir vers Dakar. Car s’il doit y avoir une bataille finale, elle se fera à Dakar. »

Lors du procès marathon mardi, la plaignante Adji Sarr a maintenu ses accusations. Ousmane Sonko, qui a toujours dénoncé un « complot » pour l’écarter de la présidentielle prévue en février, estime que l’ancienne masseuse a été « prise au piège » par « des ogres politiques ». « L’objectif était de livrer une jeune fille, manipuler, lui imposer des récits salaces pour jeter l’opprobre sur le candidat Ousmane Sonko. Ni le parquet ni la partie civile n’ont été en mesure d’apporter la moindre preuve. Parce qu’il n’y en a pas. »

Cet « appel à la résistance » est un nouveau défi lancé au pouvoir, en vue du jugement prévu jeudi prochain dans cette affaire source de tensions et de violences depuis plus de deux ans. Le procureur a requis cette nuit dix ans de réclusion criminelle pour viols OU une peine de 5 ans de prison pour « corruption de la jeunesse ».

« Je maintiens mon gatsa gatsa » affirme Ousmane Sonko. Traduction : « œil pour œil, dent pour dent »

RFI