Invité Afrique sur RFI : « Lionel Zinsou aurait pu être le chef charismatique de l’opposition», dixit Komi Koutché

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 Six ans après sa défaite de 2016, l’ancien Premier ministre Lionel Zinsou a été vu côte à côte avec le président Patrice Talon. C’était samedi dernier à Cotonou, à l’occasion du vernissage de l’exposition des 26 trésors royaux restitués par la France. Est-ce le signe d’une vraie détente politique ? Komi Koutché a été le ministre des Finances de Lionel Zinsou. Aujourd’hui, à la suite d’une condamnation au Bénin, il vit en exil et préside la plate-forme d’opposition « S’engager pour le Bénin ». Au micro de Christophe Boisbouvier de Radio France Internationale ( RFI), Komi Koutché estime que Lionel Zinsou « aurait pu être pour l’opposition ».

RFI : Le week-end dernier, lors du vernissage de la nouvelle exposition à Cotonou des 26 trésors royaux restitués par la France, on a vu côte à côte le président Patrice Talon et son ancien adversaire Lionel Zinsou, qui fut votre Premier ministre, est-ce à dire qu’aujourd’hui, il y a une partie de l’opposition qui rejoint le président Talon, peut-être à votre détriment ?

Pour moi et pour la majorité des Béninois, Lionel Zinsou est un objet volant non identifiable dans la vie politique béninoise. Donc, tous ces faits que vous citez sont des non-évènements. Lionel Zinsou aurait pu être le chef charismatique de l’opposition. Mais depuis qu’il est parti, il n’a plus jamais fait signe. Nous ne l’avons jamais vu dans un combat de l’opposition et ce qu’il vient de se passer n’est pas quelque chose d’important.

Pour vous, Lionel Zinsou n’est pas un vrai opposant ?

C’est un objet volant non identifiable.

Mais tout de même, Lionel Zinsou est allé au deuxième tour, en 2016, face à Patrice Talon…

Parce que nous l’avons porté. J’ai été son plus gros pourvoyeur d’électeurs.

Vous êtes dans une opposition pure et dure depuis votre lieu d’exil aux États-Unis, mais en même temps votre ancien président Thomas Boni Yayi, lui, a accepté d’aller discuter à Cotonou avec Patrice Talon, c’était le 22 septembre 2021. Il en a même profité pour évoquer votre cas, pour voir si vous pourriez rentrer d’exil à Cotonou. Est-ce qu’il n’y a pas quand même un climat de décrispation ?

Non. Je vous dirais ce qui suit. Le président Boni Yayi, aujourd’hui, qu’il fasse une démarche dans ce sens-là, c’est à saluer. Mais, depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé ? Rien n’a changé. Vous avez vu que Reckya Madougou a été condamnée à 20 ans de prison, ce qui constitue le tarif normal pour les opposants dans la sous-région. Ils sont tous pour la plupart en France ou en prison et rien n’a véritablement changé.

Il y a aussi un autre prisonnier…

Joël Aïvo qui a eu 10 ans, il a eu la moitié du tarif. Tout ce monde-là pour des questions de terrorisme, alors que le vrai terrorisme est en train d’apparaître aujourd’hui et que les militaires n’ont même pas le moindre armement pour pouvoir se battre, alors que le président a passé des milliards de contrats militaires avec la Chine qu’il utilise pour se bunkériser à Cotonou.

 

Avec RFI