Le parquet, qui présente en Espagne ses réquisitions avant le début du procès, avait annoncé en mars qu’il réclamerait deux ans et demi de prison à l’encontre de M. Rubiales : un an pour agression sexuelle et un an et demi pour les pressions exercées sur la joueuse pour qu’elle affirme que le baiser était consenti.
L’ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF) avait été officiellement renvoyé en procès début mai dans cette affaire dite du « baiser forcé » pour des délits d’« agression sexuelle » et de « coercition », mais la justice n’avait pas encore fixé les dates de ce procès.
Il débutera le 3 février devant un tribunal de l’Audience nationale à San Fernando de Henares, dans la banlieue de Madrid, a indiqué dans un communiqué cette haute juridiction chargée des dossiers particulièrement sensibles (par exemple les attentats).
Deux autres ex-responsables de la Fédération, ainsi que l’ancien sélectionneur de la « Roja » (surnom donné à l’équipe nationale d’Espagne) féminine, Jorge Vilda, accusés d’avoir exercé des pressions sur la joueuse pour la convaincre d’appuyer la version de M. Rubiales, seront jugés avec lui, selon le communiqué de l’Audience nationale.
Le parquet a demandé un an et demi de prison contre Jorge Vilda, mais aussi contre Rubén Rivera, ancien directeur marketing de la Fédération, et Albert Luque, directeur sportif de l’équipe masculine, pour un délit de coercition.
Le 20 août, Luis Rubiales avait embrassé sur la bouche par surprise Jenni Hermoso devant les caméras du monde entier, quelques minutes après le triomphe de la « Roja » à Sydney lors de la finale de la Coupe du Monde féminine.
Son geste avait provoqué une vague d’indignation en Espagne et à l’étranger, l’obligeant à démissionner le mois suivant.
M. Rubiales a toujours affirmé que Jenni Hermoso était consentante. Quelques jours après son geste, il avait dénoncé lors d’un discours retentissant une « campagne disproportionnée » à son encontre, motivée par un « faux féminisme ».
Une version démentie par Jenni Hermoso, qui avait affirmé s’être sentie « vulnérable et victime […] d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de (sa) part ».
Parallèlement à ce scandale, M. Rubiales est également impliqué dans une affaire de corruption, dans laquelle il est accusé de blanchiment d’argent, corruption commerciale, administration déloyale et appartenance à une organisation criminelle.
L’affaire porte notamment sur les contrats conclus pour la délocalisation de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite et la rénovation du stade olympique de Séville.