Mali : L’État veut dissoudre le parti d’opposition PSDA

Afrique

Au Mali, le Parti socialiste démocrate africain (PSDA), membre de la plateforme d’opposition « Appel du 20 Février pour sauver le Mali », était assigné en justice, une procédure dont le ministère malien de l’Administration territoriale est à l’origine, après des propos tenus sur notre antenne par le président de ce parti. L’audience, initialement prévue mercredi 5 avril a finalement été renvoyée au 12 avril « pour observations ».

C’est le ministère malien de l’Administration territoriale qui est à l’origine de la procédure, après des propos tenus sur notre antenne RFI par le président de ce parti. Le 30 octobre dernier, il y a cinq mois, Ismaël Sacko critiquait le Premier ministre Choguel Maïga, l’accusant notamment d’être « ingrat », « imbus » et « pleurnichard ». De quoi susciter l’ire de Bamako, qui considère que ces propos relèvent de l’ « insulte », de « l’atteinte à l’ordre public et à la souveraineté nationale », et demande donc la dissolution du parti.

« Du point de vue du droit, il y a des procédures préalables à toute dissolution devant le tribunal. Les propos tenus par Monsieur Sacko : en tant que président du parti, il s’est exprimé, il a donné son opinion sur les questions nationales et je crois que c’est le rôle d’un chef de part », nous explique Maître Dama Coulibaly.

Aussi l’avocat de la défense rejette-t-il les accusations d’ « insultes » et d’ « atteinte à l’ordre public ».

« Si tel était le cas, estime Maître Dama Coulibaly, il aurait fallu préalablement à tout cela engager une procédure au pénal contre monsieur Sacko pour les propos que l’on juge diffamatoire ou insultant. Ce n’est pas le cas, à ma connaissance. Ces propos sont un peu dérangeants pour les tenants du pouvoir, mais c’est son opinion par rapport au débat national et je fais confiance à la justice de mon pays. Nous avons nos arguments à faire valoir devant le juge, et il appartient au juge saisi du dossier de trancher, au regard des arguments qui vont être présentés par toutes les parties. Je n’ai aucune raison de douter. »

L’audience, qui était prévue mercredi 5 avril à 14h au tribunal de grande instance de la Commune II de Bamako, a finalement été renvoyée au 12 avril « pour observations », afin de laisser le temps à l’accusation de prendre en compte les arguments de la défense.