Au Sénégal, une grève dans le secteur des transports a débuté ce mercredi. Plusieurs syndicats sont mobilisés pour dénoncer les mesures prises le 9 janvier dernier pour lutter contre l’insécurité routière. Un plan annoncé dans la foulée de l’accident meurtrier survenu dans le département de Kaffrine. Mais certains transporteurs protestent contre le manque de concertation, et l’impossibilité d’appliquer certaines dispositions.
Un calme inhabituel règne à la gare routière des Beaux Maraîchers de Pikine, point de départ pour quitter la capitale vers l’intérieur du pays. Ousmane Cissé est chauffeur de bus, il est en grève. Ce qui l’inquiète le plus, c’est l’interdiction des porte-bagages, même si le gouvernement a accordé un délai d’un an pour les démonter. Le porte-bagage l’intéressait car il permettait de transporter d’autres bagages de personnes qui n’étaient pas dans la voiture, explique-t-il. Il augmentait ainsi ses revenus pour pouvoir payer l’essence.
Assis sous un arbre, ce chauffeur de taxi a garé son véhicule jaune. Il dit subir les conséquences de l’interdiction de rouler la nuit pour les véhicules de transport public interurbains
« À partir de 23h, c’est les transports interurbains qui amènent les clients ici. On n’a plus de travail la nuit. »
Mais le mouvement ne fait pas l’unanimité. Le Malien Chaka Dramé assure la liaison Dakar-Bamako. Il affirme craindre des « représailles » de la part de grévistes s’il fait démarrer son bus :
« Je suis énervé. Un jour, deux jours sans travail, ça nous arrange pas. Bon par rapport à la sécurité routière, effectivement, les porte-bagages c’est pas bon, les Versailles [strapontins, NDLR]. La santé des êtres humains, c’est le plus important dans la vie et le gouvernement fait son travail. »
Le gouvernement a promis de rester « ferme », tout en se disant « ouvert au dialogue » avec les transporteurs.
RFI