Depuis jeudi 3 août 2023, l’essence à la pompe a augmenté de prix au niveau des stations-services . Cette décision serait justifiée par une nécessité d’équilibre budgétaire selon une source du ministère de l’Industrie et du commerce (Mic), rapporte Le Matinal.
Le litre de l’essence passe de 650 Fcfa à 680 Fcfa à la pompe. Il s’agit d’une décision du Conseil des ministres en sa séance du 26 juillet 2023. Une communication a été faite sur le sujet au cours de ce conclave gouvernemental. Selon une autorité du ministère de l’Industrie et du commerce , il est apparu nécessaire pour le gouvernement du Bénin, de procéder à ce léger réajustement au regard de la situation qui prévaut au niveau de l’essence depuis la décision de suppression de la subvention publique accordée aux hydrocarbures prise par le nouveau président nigérian Bola Tinubu, le 29 mai 2023. Le Matinal ajoute que selon les explications de ce responsable du ministère du commerce, la ruée vers les stations-services consécutivement à cette décision qui a provoqué une flambée du prix de l’essence de contrebande, a induit du gouvernement un effort supplémentaire dans la subvention qu’accorde l’Etat aux hydrocarbures. « Le mois dernier, la subvention étatique a pratiquement triplé en raison de la forte demande enregistrée au niveau des stations-services », confie la même source. Face à cette situation, le gouvernement a été interpellé par divers organismes financiers sur le déséquilibre économique que provoque une telle subvention vu qu’elle n’est pas inscrite au budget national. D’où la nécessité de procéder à ce réajustement pour des raisons d’équilibre budgétaire et de maintien de la stabilité économique.
Quid de la subvention ?
L’augmentation du prix de l’essence ne remet pas en cause la subvention accordée par l’Etat sur l’essence à la pompe . « La subvention de l’Etat sur les hydrocarbures reste toujours en vigueur. La légère augmentation du prix de l’essence à la pompe n’implique nullement sa remise en cause. Même à ce prix, l’essence est toujours subventionnée. Autrement, elle serait cédée à plus de 800 FCfa. » , explique la source de le matinal.
Des réformes dans le secteur bientôt
Réuni en Conseil des ministres le mercredi 26 juillet dernier, le gouvernement s’est penché au titre des mesures normatives sur les modalités d’importation, de stockage, de distribution des produits pétroliers raffinés et de leurs dérivés en République du Bénin. En abordant la question, l’Exécutif a relevé que sur la soixantaine d’entreprises agréées pour importer, stocker des produits pétroliers et leurs dérivés dans notre pays, seule une dizaine d’entre elles exerce effectivement cette activité. Les difficultés qu’elles éprouvent expliquent, entre autres, la léthargie observée dans leur développement ou même leur conversion dans la distribution ou l’importation de lubrifiants. Une réalité qui appelle à procéder à une relecture de la règlementation en vigueur pour redynamiser le secteur. Comme thérapie, le gouvernement a envisagé de mettre en place un nouveau cadre juridique en cohérence avec ce diagnostic. De façon concrète, la nouvelle réglementation établit une séparation des agréments par métier. On aura désormais le pôle de l’importateur, celui du stockage et enfin de la distribution des produits pétroliers. Un acteur privé peut obtenir un ou plusieurs agréments. Le pétrole étant un produit sensible et déterminant dans la vie économique du pays, l’Etat s’engage à organiser l’approvisionnement du pays afin de veiller à assurer la disponibilité des produits partout sur le territoire national. Il s’agit d’appels d’offres couvrant une période déterminée de l’année et pour des quantités et qualités fixées. Ainsi, la société adjudicataire sera entre autres, assujettie à l’obligation d’avoir les produits en quantité et en qualité sur une période convenue de l’année. Le premier avantage de cette réforme majeure est qu’elle mettra à l’abri de la rupture de stock ou de tension de disponibilité de produits.
Avec S.E.