« A propos d’un troisième mandat, le Chef de l’Etat a déjà dit sa volonté de partir en 2016 ;…., Mais on ne peut empêcher des populations d’exprimer leurs reconnaissance, et… c’est le peuple qui décide… » . C’est la substance des propos du Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche dimanche dernier. Fatouma Amadou Djibril a vu déformer des propos qu’elle a tenus sur la Canal3 dimanche dernier, alors qu’elle expliquait qu’au regard du principe démocratique, seule prime la volonté du peuple en tout, y compris sur la question du mandat présidentiel… Du coup, ce que Fatouma Amadou tenait pour un principe général en démocratie a été travesti, et présenté comme l’expression d’une volonté manifeste du Président de la République de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.
Suite aux polémiques nourries et entretenues par les détracteurs du ministre de l’agriculture sur ses réels propos, il est important de restituer la vérité afin de mettre un terme à l’intoxication, à la désinformation et à la manipulation de l’opinion publique nationale et internationale. C’est vrai que certains politiciens sont en panne d’arguments, en mal de sensations fortes et en quête de sujets pour animer la vie politique nationale. Mais ce n’est pas une raison pour verser dans le dilatoire, dans des manœuvres politiciennes visant, en réalité, à opposer le Chef de l’Etat à son ministre de l’agriculture. Les esprits retors (qui manipulent) et autres virus qui rongent la classe politique nationale et la société (dite) civile doivent maintenant se taire et utiliser plutôt leurs forces et moyens pour s’occuper des questions de développement de la Nation. Car, il y a vraiment mieux à faire aujourd’hui que de prêter des propos au ministre de l’agriculture.
De quoi s’agit-il?
Fatouma Amadou Djibril était sur «Zone Franche». Vers la fin de l’émission, elle a été interpellée sur la polémique autour d’un 3ème mandat pour le Chef de l’Etat. Sa réponse a été claire. D’abord, elle a rappelé les engagements sincères du chef de l’Etat de respecter la Constitution du 11 décembre 1990 en se gardant de se présenter à nouveau. «C’est un homme de parole. Il tiendra sa parole», a-t-elle rassuré. Ensuite, et répondant à d’autres questions sur le même sujet, elle a indiqué que le problème du départ ou non du Chef de l’Etat en 2016 ne devrait pas se poser, la Constitution, ayant tout prévu. Elle a dû, au détour d’une question qui insistait sur ses propres convictions, expliquer qu’au fonds, peu importe son opinion, car indiquait-elle en bonne démocrate, c’est le peuple qui décide des grandes orientations d’un pays, et si à un moment donné, le peuple le veut ainsi, ce ne serait que pure expression démocratique ; explications qu’elle a illustrées par l’exemple de l’ancien Président américain Delano Roosevelt à qui le peuple américain en toute souveraineté a renouvelé un mandat constitutionnel, de manière exceptionnelle ! Et ceci, juste pour illustrer le principe sacro-saint démocratique du « peuple souverain », ni plus in moins.
Comment peut-on alors lui imputer des accusations de velléités de violation de la constitution, expression là aussi de la souveraineté populaire, pour laisser imaginer qu’elle plaide pour le maintien au pouvoir du Président de la République après 2016, alors qu’elle venait justement par précautions, d’en rejeter l’éventualité avant tout propos sur la question ! A tout le moins, peut-on lui reprocher de n’avoir pas insisté en le réitérant à la conclusion de son propos ! Mais on doit par honnêteté de reconnaître qu’elle a indiqué tout le respect du chef de l’Etat pour la constitution et la limitation de mandat..
Pire, comment imaginer que Fatouma Amadou Djibril qui a pris la précaution d’indiquer l’opposition catégorique du Président à un troisième mandat, puisse être considérée comme mandatée pour aller faire la même affirmation et son contraire ! Cela s’appelle tout simplement de la schizophrénie ! Difficile quand on est lucide d’arguer qu’elle soit allée parler sur Canal 3 au nom du chef de l’Etat, encore moins officier comme son parole-parole ! D’autant que le titulaire de ce portefeuille n’a pas changé !
On ne peut donc in fine dénaturer les propos de la Ministre de l’Agriculture à ce point et oser, suprême supercherie !, les attribuer au chef de l’Etat. En réalité, dans cette guerre du coton, où Yayi a déclaré la guerre à la corruption qui gangrène la filière, ce n’est pas la ministre Fatouma qui est visée par la mafia cotonnière. C’est le Président de la République qui est encore ciblé.
…Mauvaise foi..
Toute autre interprétation faite consciemment ou inconsciemment de sur des bouts de propos sortis de leur contexte et manipulés au péril de l’équilibre et de la paix sociale, montre à suffisance, où se trouve la mauvaise foi… La polémique suscitée n’est en définitive qu’une cabale déclenchée pour fragiliser une dame dont on n’espérait pas des performances dans la délicate politique de redressement de la filière coton. Une manière aussi en incitant le chef à la limoger, contrarier le management et en bout de course, atteindre le moral des producteurs de coton pour que les objectifs poursuivis au titre de la campagne cotonnière 2014-2015 ne soient pas atteintes (400.000 tonnes).
Depuis son arrivée à la tête du ministère de l’agriculture, les efforts de cette dame de fer ont permis de booster la production cotonnière et d’impacter sérieusement la croissance économique. La mafia cotonnière et ses alliés «politiciens commerçants», face à ses prouesses sous l’égide du Chef de l’Etat, ne peuvent que chercher des poux sur la tête d’un chauve. Sinon rien ne justifie la récupération politique de ses propos. En réalité, la mafia n’a pas intérêt à ce que le peuple sache ce qui se passe réellement sur le terrain, les performances réalisées par le gouvernement pour sortir la filière coton des sentiers battus. Les détracteurs du gouvernement ne peuvent donc qu’utiliser les prétendus propos du ministre de l’agriculture pour tenter d’embrouiller les pistes, semer la confusion dans la tête des citoyens et justifier surtout leurs manœuvres visant à déstabiliser le régime en place.
En tout cas, jointe au téléphone, Fatouma Amadou Djibril dit toute son amertume pour la cabale déclenchée à partir de ses propos, pour tenter une ènième fois, de ternir l’image d’un Président qui a juré de respecter les textes fondamentaux de ce pays ! Elle se dit sereine sur l’esprit hautement démocratique d’un homme dont les béninois découvriront la vraie valeur, après son départ en 2016…Elle n’est nullement ébranlée par les agissements des «vuvuzéla» et autres «mercenaires politiques» de la République. Les mallettes peuvent continuer à circuler de Paris à Dèkoungbé en passant par Sèmè-Kpodji pour financer ses détracteurs tous les jours, elle restera loyale au Président de la République, digne, et surtout fidèle à son choix de respecter la constitution du 11 décembre 1990. Le chien aboie, la caravane passe, en grande vitesse.