Au cours de leurs sorties médiatiques lundi 26 janvier à l’hôtel Azalai, Monsieur Yaya Faikou, SG de la Sbee représentant le Directeur général et Monsieur Ninon AHOUDINOU DCC par intérim, ont entretenu les acteurs des médias des nouveaux tarifs ( voir encadré) de la SBEE et qui devaient se faire remarquer au niveau des factures de décembre 2021.
Ces nouveaux tarifs de la Sbee ne sont pas encore appliqués. Selon les explications des deux conférenciers, l’Etat a différé l’impact du relèvement sur les consommateurs en différant sa mise en œuvre et surtout, en subventionnant pendant un an pratiquement, le coût induit. C’est donc une démarche participative qui a débouché sur les nouveaux tarifs. Une mesure qui, selon le SG et le DCC par intérim, allie social, impératif économique, et exigence de bonne gouvernance. Donc ce n’est pas une mesure uniquement commerciale. Par ailleurs, la SBEE et ses agents sont de plus en plus disponibles pour satisfaire les attentes de leur clientèle. Quant aux, consommateurs ils peuvent faire confiance à leur fournisseur d’électricité…
Avant d’en arriver là, l’ARE a joué son rôle en veillant à la régularité du processus et à la fixation de tarifs raisonnables, que les associations de consommateurs et les grosses sociétés ont été informées et écoutées. En ce qui concerne les nouveaux tarifs, le tarif de la tranche sociale ne change pas. Le gouvernement a exigé que la SBEE tienne compte des plus démunis. Le relèvement en lui-même est contenu dans des proportions mesurées. Des efforts consistants ont été faits par le Gouvernement et la SBEE pour amoindrir l’impact de l’ajustement.La perspective immédiate de cette innovation, c’est de renforcer l’amélioration de la gestion et des performances de la SBEE, qui a commencé avec la nouvelle équipe dirigeante.
Pourquoi et comment un ajustement tarifaire ?
Selon les conférenciers, conformément à la loi et aux différentes prérogatives de l’Autorité de Régulation de l’Electricité (ARE), la SBEE a formulé la demande d’ajustement tarifaire pour garantir la viabilité du secteur d’énergie électrique. Faut-il le préciser, le relèvement tarifaire est une exigence de la plupart des partenaires techniques et financiers (Banque Mondiale, BAD, Union Européenne, etc.) en vue d’assurer l’équilibre financier du secteur et d’améliorer durablement ses performances. C’est aussi une des exigences qui conditionnent le décaissement des fonds de MCA Bénin II, un programme dédié à la restructuration et à la modernisation du sous-secteur de l’énergie électrique au Bénin à travers un accord de don du gouvernement américain d’un montant de 375 millions de dollars US, dont 275 millions de dollars US fermes et 100 millions de dollars US conditionnels.
Des études qui ont été faites et dont l’Autorité de Régulation de l’Electricité (ARE) est dépositaire, il ressort que quatre (04) faiblesses majeures affectent la rentabilité de l’exploitation et la trésorerie des opérateurs du secteur, à savoir :
les taux de pertes élevés (techniques et non techniques) ; le faible taux de recouvrement des créances clients se traduisant par un montant élevé de provisions sur clients douteux et un délai moyen de recouvrement relativement long ; le recours par la SBEE à des sources d’approvisionnement onéreuses pour combler l’insuffisance de l’énergie fournie par la CEB et des tarifs, en niveau et en structure, en décalage par rapport au coût du service.Il est noté quelques indicateurs clés d’amélioration obtenus ces cinq dernières années dans le secteur : division par plus de 5 du temps moyen de coupure qui est passé de plus de 75 heures en fin 2015 à moins de 13 heures aujourd’hui ;
Le temps moyen de dépannage passe de plus de 10,6 h à moins de 2 heures aujourd’hui. La longueur historique de construction de réseau en terme d’extension par exemple pour la haute tension qui est presque 70% en plus de ce que le Gouvernement a hérité depuis 2016.
A.C.C.
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L’augmentation du tarif de l’électricité a été faite selon une méthodologie et des procédures bien déterminées
L’ARE a pour mission de veiller à ce que l’augmentation du tarif de l’électricité se fasse selon une méthodologie et des procédures bien déterminées, conformément à la réglementation en vigueur. La régulation tarifaire prend en compte à la fois les intérêts de l’Etat, ceux des investisseurs privés et surtout ceux des consommateurs. Il n’est plus question de tarif administré, mais d’un tarif régulé qui reflète les coûts de production.
L’ARE dans ses prérogatives joue en permanence un rôle de régulateur entre les parties prenantes du secteur de l’énergie électrique (le Ministère de l’Energie, la SBEE, la CEB et les nouveaux opérateurs privés du secteur). Des analyses claires constituent la base de la détermination des coûts afin que le client sache clairement sur quelle base sa facture a été établie. Un tarif social est maintenu pour protéger les plus démunis.
Pour jouer efficacement son rôle de régulateur, l’ARE prend part au processus de réalisation de l’étude tarifaire et valide les propositions avant que le Gouvernement ne prenne la décision de réajustement tarifaire.
En approuvant le réajustement tarifaire qui vient de s’opérer, le Gouvernement a adopté des mesures sociales d’appoint et a décidé de mettre en place un mécanisme de subvention transitoire ciblé et limité dans le temps, afin d’éviter le choc du relèvement tarifaire aux populations vulnérables ainsi qu’aux entreprises à important enjeu de compétitivité et de les aider à faire face à l’impact du poids de la facture d’électricité.
Depuis 2016, un vaste et historique programme d’investissement dans le sous-secteur de l’énergie électrique a été mis en place dans notre pays. Des choix judicieux ont été faits pour améliorer la qualité de service aux populations et aux entreprises avec la suppression des délestages et l’amélioration des performances de l’opérateur historique. Aujourd’hui nous observons moins de perturbations sur le réseau électrique et moins de coupures. Nous ne sommes pas arrivés encore à résoudre tous les problèmes, mais la qualité du réseau et des services de fourniture de l’énergie s’améliore progressivement et nous pensons obtenir bientôt de meilleures performances pour notre système énergétique. D’où la nécessité de permettre à l’opérateur de recouvrer ses coûts pour investir dans la qualité des services au profit de la clientèle
A.C.C.