Une délégation nigérienne est arrivée à Cotonou ce mercredi 24 juillet pour rencontrer le président béninois Patrice Talon. Elle rentre à Niamey ce jeudi après deux jours d’échanges. L’objectif de ce déplacement des émissaires du général Tiani au Bénin est de décrisper et normaliser les relations entre les deux pays.
Arrivée peu avant 12 h à l’aéroport de Cotonou, la délégation a été reçue une heure après en audience par le chef de l’État béninois Patrice Talon. Il avait à ses côtés ses deux prédécesseurs Nicéphore Soglo et Boni Yayi, son ministre des Affaires étrangères et celui du Plan. La rencontre aurait duré un peu moins de deux heures, selon les informations de RFI.
Le général Tiani a dépêché son directeur de cabinet et le numéro deux de la junte, le général Mohamed Toumba, ministre d’État en charge de l’Intérieur. Ils sont arrivés avec des fonctionnaires de la gendarmerie, de la Garde nationale, de la police et des services de renseignements. Plus précisément, voici un pan de la délégation nigérienne venue à Cotonou:
- Dr Soumana Boubacar, Ministre Directeur de Cabinet du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la patrie;
- Un représentant du Haut Commandant de la Gendarmerie nationale ;
- Un représentant du Haut Commandant de la Garde nationale ;
- Un représentant de la Police Nationale ;
- Un représentant de la Direction générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure.
A Cotonou, la délégation nigérienne a fait savoir ses griefs. Au chef de l’Etat béninois, elle dit ne pas comprendre pourquoi le Bénin, pays ami et frère, applique avec intransigeance les sanctions économiques de la Cédéao. A preuve, elle cite l’approvisionnement des médicaments empêché, la soixantaine de véhicules militaires commandés et toujours bloqués au port de Cotonou.
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S’agissant des questions de sécurité dont les fameuses bases françaises dont le Bénin est accusé par le Niger d’abriter, le directeur de cabinet militaire du président Patrice Talon a proposé à Niamey d’envoyer des officiers pour faire le tour du Bénin. Ils constateront qu’elles n’existent pas, souligne le directeur de cabinet militaire de Patrice Talon.
« Au-delà même de nos attentes »
A cette rencontre avec les émissaires de Tiani, le chef d’état-major de l’armée béninoise aurait rappelé qu’à chaque fois qu’il a un renseignement concernant les groupes terroristes, il les partage avec ses frères d’armes du Niger. Une manière de dire que le Bénin ne nourrit aucune hostilité envers le Niger. En ce qui concerne les véhicules militaires encore au port de Cotonou, le Bénin se dit prêt à les acheminer à Malanville à la frontière.
Il faut préciser que le ministre béninois du Pétrole était aussi présent concernant le pipeline provenant du Niger et passant par le Bénin.
Ce jeudi, les Nigériens repartent de Cotonou visiblement satisfaits. Un sentiment de satisfaction exprimé par le général Mohamed Toumba, dans un échange rapide, informel et sans micro. Quand RFI lui a demandé « Général, êtes-vous satisfait de la mission ? », l’intéressé a répondu : « Oui, au-delà même de nos attentes. » C’était dans le hall de l’hôtel où la délégation nigérienne a séjourné.
En milieu de matinée, le 25 juillet, celle-ci a rencontré la communauté nigérienne vivant au Bénin.
Les représentants de Niamey ont eu droit à un diner offert par les autorités béninoises. Pas encore de communiqué officiel sur cette rencontre entre les autorités béninoises et la délégation nigérienne.
A.C.C.
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