Les Négociations entre la commission ad’hoc (composée de présidents d’institutions et des membres du gouvernement) et les représentants des centrales syndicales en grève reprises hier à l’Infosec de Cotonou pour la décrispation de la crise sociale dans le pays sont à nouveau reportées. Les deux parties ont entamé les négociations. Et ce, grâce au patriotisme des secrétaires généraux de l’Unstb et de la Csub. Ils ont fait preuve de patriotisme en acceptant sacrifier leur absence et permettre le dialogue, comme l’a voulu leurs collègues en courroux.
La même fibre patriotique dont ont fait preuve Emmanuel Zounon de l’Unstb et son collègue de la Csub ce mercredi est demandée aux secrétaires généraux de la Cstb, Paul Essè Iko, de la Csa-Bénin Dieudonné Lokossou, de la Cgtb, Pascal Todjinou, de la Cosi-Bénin Noel Chadaré, de la Cspib, Christophe Dovonou et de la Fesyntra-Finances Laurent Mètognon.
En effet, à la reprise des négociations lundi, les secrétaires généraux de ces centrales syndicales, signataires du mot d’ordre de grève déclenchée depuis cinq semaines, n’ont pas accepté la participation de l’Unstb et de la Csub aux négociations. Présents dans la salle et refusant de répondre aux injonctions de Pascal Todjinou et les siens, les secrétaires généraux de l’Unstb et du Csub avaient estimé qu’ils ont le droit de participer aux négociations. Raison évoquées : leurs militants ont respecté le mouvement de grève lancé par les confédérations syndicales. En sus, ils ont formellement reçu l’invitation du ministre du travail Martial Sounton pour participer aux négociations.
Remettre le dialogue social sur les rails
Dieudonné-Lokossou, Paul Issè Iko, Noel Chadaré, Pascal Todjinou, Christophe Dovonou et Laurent Metongnon ont avec force réagit exigeant leur participation au dialogue à la sortie de Zounon et son collègue. Selon eux, l’Unstb et la Csub ne sont pas signataires du mot d’ordre de grève qu’ils ont lancé depuis le 02 janvier 2014. De plus, selon Pascal Todjionou et ses pairs, l’Unstb et la Csub avait jugé le mouvement de grève qu’ils ont déclenché d’inopportun. « L’Unstb et la Csub n’ont pas leur place aux négociations puisqu’ils n’ont aucune revendication », avait conclu Pascal Todjinou qui pose comme préalable à toute négociation, la non participation de l’Unstb et de la Csub. La suspension des travaux et les longues minutes de concertation entre Nicolas Adagbè président du Conseil économique et social, Joseph Gnolonfou, Médiateur de la République et les sept membres du gouvernement n’ont rien donné. Les syndicalistes ont radicalisé leur position. Pourtant, selon le ministre du travail, Martial Sounton, l’Unstb et la Csub et les autres confédérations ont toujours participé aux négociations antérieures avec le gouvernement. C’est ce qui justifient les invitations leur ont été adressées.
Nicolas Adagbè chargé de conduire les négociations n’a fait que constater leur échec. « …ce serait dommage que le dialogue social que nous avons voulu remettre sur les rails soit arrêté de cette façon.… », a dit Nicolas Adagbè, président de céans. Il a fait reporter les négociations.
Les conséquences de cette grève sont lourdes
A une nouvelle reprise des négociations, hier mercredi, Emmanuel Zounon de l’Unstb et son collègue de la Csub ont fait œuvre de patriotisme. Ils n’étaient pas à l’Infosec pour plomber à nouveau le dialogue entre les partenaires et la commission ad’hoc. Et ce qu’il faut apprécier, les deux parties ont entamé le dialogue. Si l’Unstb et la Csub ont fait preuve de patriotisme, le gouvernement a aussi montré sa bonne foi de poursuivre le dialogue. « Le gouvernement fera tout ce qui est de son pouvoir pour que le dialogue ait lieu », avait déclaré le ministre du travail. Mais des problèmes de formes, comme l’a affirmé hier le ministre d’Etat François Abiola, ont contraint les deux parties de se séparer à nouveau dos à dos. Pour la commission ad’hoc les syndicalistes devront mettre la balle à terre. Et pourquoi ne pas lever, pour quelques jours, la grève et poursuivre le dialogue qui vient de commencer ? C’est ce à quoi appellent des élèves. La peur d’une année blanche dans l’âme, leur cri de détresse est de demander pardon aux secrétaires généraux des centrales syndicales. Si la grève se poursuit, c’est que des milliers d’élèves continueront surtout à Cotonou de retrouver des salles de classes sans enseignant. Et Dieu seul sait, les conséquences de cette grève sont lourdes. D’abord les cinq semaines déjà perdues ne pourront pas être rattrapées. C’est les bâtisseurs de demain que constituent les élèves qui perdent ainsi avec un niveau bâclé. Jusqu’où l’intransigeance de Lokossou, Todjinou, Chadaré, Essè Iko et compagnie conduira le Bénin? C’est la question qui mérite d’être posée. A moins qu’ils entendent les appels à l’apaisement pour aller vraiment au dialogue. Les négociations pourraient reprendre demain vendredi, apprend-on.