Pour la première fois, les militaires béninois ont appris à utiliser, l’arme AKM. C’était le 16 janvier 1977, une date marquant l’histoire politique du Bénin. Ce jour, un coup d’Etat manqué visait à déstabiliser le régime du Général Mathieu Kérékou. Il y a 46 ans, donc, le Bénin a été agressé par un groupe de mercenaires conduits par Bob Denard. Devoir de mémoire.
Tôt dans la matinée du 16 janvier 1977, un avion (vieux DC-7) aux moteurs encore vrombissant se pose à l’improviste sur l’aéroport de Cotonou avec à son bord une centaine de mercenaires armés jusqu’aux dents pour attaquer la République populaire du Bénin. La détermination du Chef des armées d’alors, le Général Mathieu Kérékou, et des militaires a sauvé le pays. L’alerte générale a été donnée dans tout Cotonou. Matthieu Kérékou a livré un message d’ exhortation aux Béninois. « Ainsi donc, un groupe de mercenaires à la solde de l’impérialisme international aux abois, a déclenché depuis ce matin à l’aube une agression armée contre le peuple béninois héroïque et sa révolution démocratique et populaire en attaquant la ville de Cotonou. (…) En conséquence, chaque militante et militant de la Révolution béninoise où qu’il se trouve, doit se considérer et se comporter comme un soldat au front, engagé dans un combat sacré pour sauver la patrie en danger », a-t-il déclaré.
L’opération « crevette » déclenchée contre le Bénin par Bob Denard et sa clique fut un échec grâce à la détermination des soldats béninois à défendre la patrie au péril de leur vie. Sept soldats sont tombés dans la bataille. Ce jour, le Bénin avait un match de football à Lomé et la délégation béninoise était réunie au camp pour y prendre départ .Ce jour, les militaires béninois apprenaient à utiliser pour la première fois, l’arme AKM, selon les confidences de El Hadj Sanni Mouftaou .
« On ne connaissait pas ce qu’on appelait arme AKM, on nous avait formés avec des armes Max 36. Et c’est quand j’ai alerté que le Président Kérékou est venu au camp et a commencé par faire sortir les caisses des AKM et il nous apprenait pour la première fois à utiliser une AKM. On ne connaissait pas ce qu’on appelait AKM, les armes existaient déjà mais on n’en avait jamais fait usage. C’est ce jour que le Président Mathieu Kérékou qu’on appelait “camarade“ nous expliquait comment l’utiliser », raconte El Hadj Sanni Mouftaou à nos confrères de Matin Libre. Certes, le maniement de l’arme AKM n’avait pas été parfaitement maitrisé par les militaires mais ils ont vaillamment défendu et libéré la patrie. La riposte surnommée par certains, « Kérékiste » parce que conduite le Président Kérékou lui-même a, au bout de trois heures d’affrontements, été un succès malgré les pertes en vies humaines. À 10 heures Bob Denard et les mercenaires remontent rapidement dans l’avion aux hélices encore vrombissantes. Quelques minutes après, le DC-7 vole en direction de Franceville au Gabon, laissant sur le sol béninois une dizaine de mercenaires blessés.
Chaque année, pour commémorer cette date, la hiérarchie militaire organise une cérémonie de dépôt de gerbe à la place du Souvenir anciennement appelée Place des martyrs.
E.A.T.