Il était l’homme par qui le Ghana était entré dans la démocratie. À quelques semaines de la campagne présidentielle, les Ghanéens pleurent la mort de leur ancien président Jerry Rawlings.
Dans ce garage du quartier d’Osu, rien ne semble avoir changé. Les employés retapent des voitures et s’échangent des plaisanteries, un sourire aux lèvres. Mais qu’on prononce le nom de Jerry Rawlings et les visages se figent.
« Jerry John Rawlings, soupire un vieil homme, le regard perdu. Aujourd’hui, c’est un jour triste pour moi. Notre ancien président est mort. JJ était un bon président pour tous les citoyens ghanéens. Il a apporté à l’Afrique la démocratie ghanéenne, alors qu’il était un chef militaire. En 1992, la plupart des Ghanéens pensaient qu’il n’accepterait pas la nouvelle démocratie. Mais il l’a fait. En 2001, même chose : on pensait qu’il n’accepterait pas de passer la main. Mais il l’a fait. »
Un passant d’une cinquantaine d’années partage son avis. « Je suis Ghanéen à 100%, et ce président a fait beaucoup pour nous. Dans les années 1980, puis les suivantes, et même pendant sa retraite. Nous sommes tous en deuil. »
En face du garage, un tapissier explique qu’il a travaillé pour l’ancien président, qu’il connaissait personnellement. « C’était un homme très jovial, il riait beaucoup avec nous, même quand on faisait une erreur. Il nous expliquait patiemment comment faire mieux. Oui, je le connaissais très bien. »
Même chez les plus jeunes, Rawlings jouit d’une popularité immense. À la sortie des cours, ce lycéen en uniforme blanc ne cache pas son émotion. « C’est mon modèle. J’aime tout de lui. Je suis vraiment triste d’apprendre sa mort. C’est une grande perte pour le Ghana, vraiment une très grande perte pour le Ghana. »
Le président Nana Akufo-Addo a décrété un deuil national d’une semaine, les drapeaux dans le pays sont en berne. Les principaux candidats à l’élection présidentielle, le président sortant et son concurrent John Mahama, du National Democratic Congress (NDC), ont annoncé suspendre leur campagne pour une semaine.
Avec RFI