La question relative aux perturbations observées dans la fourniture de l’énergie électrique, posée par l’honorable Orden Alladatin a été abordée à la plénière de ce mercredi 14 juin 2023 à l’Assemblée nationale.
Dans ses réponses à la représentation nationale, le Ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, Samou Seïdou Adambi a présenté d’abord l’état des lieux après 2016. De 2016 à 2019, explique-t-il, la situation a été caractérisée par une capacité de production opérationnelle peu satisfaisante et des délestages et coupures intempestives. Afin de soulager les populations, le gouvernement a procédé à la location de centrales thermiques mobiles pour une capacité totale de production de 180 MW mis en service en décembre 2016. L’Exécutif a aussi initié la réhabilitation des centrales électriques de la SBEE situées à Parakou, Porto-Novo et Natitingou pour une capacité totale de 30 MW.
Face au coût onéreux de location des groupes électrogènes, le gouvernement a lancé dès 2016 le processus de contractualisation pour la construction d’une centrale thermique moderne de 120MW à Maria-Gléta. De 2019 à ce jour, la capacité de production d’énergie électrique du Bénin est passée à 182 MW. En ce qui concerne la demande en électricité au Bénin, elle a évolué de 1 371GWh en 2016 à 2 010GWh en 2021 soit une hausse de 46,7%. Autrement dit, la capacité disponible est passée de 82,28 MW en 2016 à 235,435MW en 2022 soit une évolution de 186%.
Le ministre explique les perturbations
Le Ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, Samou Seïdou Adambi a aussi abordé les perturbations observées dans la fourniture de l’énergie électrique suite à la question d’actualité du député Orden Alladatin. Le ministre Samou Séidou Adambi a exposé aux députés les types de coupures électriques et expliqué les causes.
En ce qui concerne les types de coupures, le ministre a parlé des coupures enregistrées en période de pluie, des coupures causées par des actes de vandalisme et des coupures causées par des actes d’incivisme sur les routes et les coupures programmées.
Chacune des coupures d’énergie électrique n’est pas sans causes, selon le ministre de l’énergie, de l’eau et des mines. Les coupures en période de pluie « proviennent du vieillissement d’équipements de distribution tels que les isolateurs, les transformateurs, les parafoudres et aussi les branches d’arbres qui jonchent le couloir des réseaux de la SBEE », dit-il.
S’agissant des coupures causées par des actes de vandalisme, elles surviennent quand « des individus malintentionnés à la recherche de cuivre défoncent les portes des postes de distributions de la SBEE, y pénètrent et coupent les câbles ». « Pendant ces moments, les populations restent sans électricité pendant des heures, le temps que la SBEE procède au remplacement », fait savoir le ministre.
Parlant des coupures causées par des actes d’incivisme sur les routes, Samou Séidou Adambi informe que des véhicules surtout des camions citernes viennent souvent heurter les poteaux causant un grand dommage sur une longue distance. Il a évoqué un cas qui s’est produit le dimanche 11 juin 2023 sur la route de Ségbana où des poteaux et câbles ont été retrouvés à terre sur plus d’un demi-kilomètre.
En ce qui concerne les coupures programmées, elles sont opérées pour des raisons de maintenance des équipements afin de permettre aux techniciens de travailler tranquillement. « En raison de la vétusté du réseau électrique dans certaines localités du pays, la SBEE est confrontée à des défauts récurrents ou des pannes sur certaines installations », fait savoir le ministre de l’énergie, de l’eau et des mines. Chaque fois que la SBEE planifie un important programme pour la pérennité des actifs de distribution, ces actifs sont à l’origine d’importantes difficultés notamment les chutes de tension et les coupures dues aux conditions climatiques.
Samou Séidou Adambi a aussi abordé l’une des conséquences sur la fourniture de l’électricité à la population. Il s’agit des pays fournisseurs du Bénin. Selon Samou Séidou Adambi, ces pays connaissent des difficultés dans la production de l’énergie à cause des perturbations en approvisionnement en gaz. Et « Pour parer cette pénurie, la centrale de Maria Gléta tourne au flux lourd, ce qui permet de combler le déficit d’énergie au Bénin. Toutefois, cela entraîne un renchérissement du coût global de production », informe le ministre de l’eau et des mines.
S.E.
