Les explications du Dg Nazaire Hounnonkpè

Politique

Le directeur général de la police républicaine, le général Nazaire Hounnonkpè s’est prononcé sur la chaîne locale de télévision canal 3 ce dimanche 8 avril 2018 sur le supposé phénomène de vindicte populaire dont serait victimes des Béninois vivants au Togo. Selon les clarifications du Général Hounnonkpè, la semaine dernière, « deux individus pris en flagrant délit de vol ont subi le diktat des populations togolaises. Mais très tôt, certains ont récupéré les images et ont fait un lien tout de suite avec les cybercriminels ». Lisez plutôt.

« Je vous remercie pour l’occasion que vous m’offrez pour vraiment rassurer les populations qui vivent dans une torpeur depuis que certains ont choisi d’intoxiquer .Je crois que j’ai échangé suffisamment avec les autorités sécuritaires du Togo, il n’en est rien, il n’en est absolument rien. Même les compatriotes cybercriminels qui ont été interpellés à Lomé, il a été clairement dit au cours de la conférence de presse, qu’ils n’ont commis aucun acte répréhensible sur le territoire togolais. Ils ont juste fui la traque qui s’opère dans notre pays.

C’est vrai que la semaine dernière, deux individus pris en flagrant délit de vol ont subi le diktat des populations. Mais très tôt, certains ont récupéré les images et ont fait un lien tout de suite avec les cybercriminels, alors que ces individus victimes de la vindicte populaire ne sont même pas des béninois, rien ne prouve que ce sont des compatriotes. Les auteurs sont les seuls à savoir pourquoi ils veulent opposer deux peuples frères. Cela n’a pas de sens. Même avant d’entrer dans votre studio, j’ai lu qu’il y’a des cybercriminels qui auraient enlevé des enfants à Dassa, c’est absolument faux.
Au lieu d’utiliser les réseaux sociaux pour éduquer, pour donner la bonne information, certains préfèrent se mettre dans leur coin pour créer la psychose.
Moi je voudrais vraiment rappeler à la retenue les uns et les autres et leur demander de prendre la peine de vérifier les informations qu’ils reçoivent. Éviter les partages et les lus pour vous sans une vérification au préalable. Je suis sûr qu’avec la promulgation très prochaine de la loi portant code du numérique, beaucoup vont se retrouver innocemment en prison. Il ne sait à rien de manipuler les populations. On a besoin de quiétude, de paix pour travailler.
Je voudrais profiter pour dire aux cybercriminels que la police, de part le monde, a une organisation très structurée. Au niveau international, nous avons l’organisation internationale de la police criminelle communément appelée Interpol qui regroupe 180 pays de tous les continents. Au niveau africain nous avons Afripol qui assure l’échange de renseignements et au sein de laquelle se retrouvent tous les services de police africains .Au niveau de la CEDEAO, nous avons le comité des chefs de police de l’Afrique de l’ouest. Cela veut dire que quelque soit où et le pays où ils vont atterrir, ils sont sûrs d’être rattrapés. Le mieux pour eux c’est de se rendre.

J’étais allé personnellement récupérer à Lomé 13 cybercriminels qui ont fui la traque au Bénin. Ils ont été interpellés dans les règles de l’art, aucun traitement inhumain ou dégradant à leur égard. Ils ont été bien traités et c’est la coopération entre nos deux polices qui a permis à la police togolaise de nous les remettre.
Que les gens cessent d’intoxiquer. On dramatise tout dans ce pays, ce n’est pas normal.
Depuis environ deux semaines, il y’a un grand nombre de cybercriminels interpellés. Le nombre est même écrasant, surprenant .La traque continue. Nous avons saisi plusieurs téléphones et ordinateurs de saisis. Même aujourd’hui (dimanche 8 avril 2018), on a encore interpellé des cybercriminels. Ceux qui continuent de courir seront rattrapés. Certains font les mutations de leur véhicule selon nos informations. Ils se trompent puisqu’ il y aura la traçabilité. Il y a des textes chez nous qui répriment l’enrichissement illicite et le blanchiment. On ne peut pas se lever du jour au lendemain et acheter un véhicule. Tout doit se justifier. Tous ceux qui permettent à ces cybercriminels de faire de mutation de nom sur les cartes grises des véhicules, ils se rendent ainsi complices et seront également interpellés.
Aujourd’hui fort heureusement le gouvernement a fait des efforts et nous avons des équipements qui permettent d’extraire des données des téléphones portables et des ordinateurs. On peut pas arrêter pour arrêter .Même si quelqu’un vient vous dénoncer injustement à la police, la preuve étant la rançon du droit, nous allons rechercher les indices avant de vous présenter au Procureur de la République. C’est pas pour rien que le commandement même a pris la direction des opérations pour éviter que des innocents soient interpellés.

Je voudrais rassurer aussi bien les populations béninoises que nos frères du Togo pour dire que ceux qui sont togolais et vivent au Bénin doivent se sentir chez eux et il en est de même des béninois vivant au Togo. Toutes les fois qu’ils (togolais vivant au Bénin) seront embêtés, ils doivent appeler le 166 ou ils se rapprochent du service de police le plus proche. Les autorités togolaises sont aussi dans la même dynamique. Tous les béninois qui sont au Togo qui se sentiraient menacés peuvent se présenter dans les services de police ou de gendarmerie et toute l’assistance leur sera donnée ».