Quelques heures après sa mort, la fondation de l’ancien président sud-africain Frederik de Klerk publie une vidéo dans laquelle il s’excuse pour les crimes commis sous l’apartheid.
C’est une vidéo de 7 minutes présentée comme les derniers mots de Frederik de Klerk, décédé ce jeudi des suites d’un cancer. L’ancien président sud-africain y apparaît âgé et amaigri, la voix cassée, mais toujours élégant et le regard droit. On aperçoit en arrière-plan, dans une pièce de sa résidence, une photo de lui et de son épouse, et une peinture représentant une femme noire.
« Laissez-moi vous dire que depuis les années 1980, mes convictions ont changé », dit-il. « Il est vrai que dans ma jeunesse, j’ai défendu le système de développement séparé, comme nous avons préféré l’appeler. » Mais il avait évolué, assure-t-il : « À de multiples reprises, j’ai présenté mes excuses. Beaucoup m’ont cru, mais d’autres non. »
Il réitère donc dans cette vidéo : « Je m’excuse sans réserve pour la douleur, la souffrance, l’indignité et les dommages que l’apartheid a causés aux Noirs, aux métis et aux Indiens en Afrique du Sud. »
Je suis souvent accusé par des critiques d’avoir, d’une façon ou d’une autre, continué à justifier l’apartheid ou le système de développement séparé, comme nous avons préféré l’appeler après. Il est vrai que dans ma jeunesse, j’ai défendu le système de développement séparé. Après, à de multiples reprises, j’ai présenté mes excuses aux Sud-Africains pour la douleur et l’indignité que l’apartheid a amené aux personnes de couleur en Afrique du Sud. Beaucoup m’ont cru, mais d’autres non. Alors laissez-moi vous répéter aujourd’hui, dans ce dernier message. Je vous présente mes excuses sans réserve pour la douleur, la souffrance, l’indignité et les dommages que l’apartheid a causés aux Noirs, aux Bruns et aux Indiens en Afrique du Sud
Prédécesseur de Nelson Mandela à la tête de l’Afrique du Sud, Frederik de Klerk avait fait libérer le leader de l’ANC, légalisé les partis d’opposition et conduit la transition jusqu’aux premières élections multiraciales, qu’il avait perdues, en 1994. Vice-président de Mandela, avec qui il a partagé un prix Nobel de la paix pour la sortie de l’apartheid, il avait pris sa retraite politique début 1997.
Mais en Afrique du Sud, son absence de repentance, dans les années 1990 et par la suite, était critiquée. Notamment devant la commission Vérité et réconciliation, où Frederik de Klerk avait minimisé les crimes du régime d’apartheid.
Avec RFI