Si les qualifications de la Coupe du monde 2026 forment en zone Afrique un marathon footballistique étalé sur trois saisons, celles de la CAN 2025 font plutôt figure de sprint, puisque « ramassées » sur les trois rendez-vous FIFA de l’automne avec 23 qualifiés au bout, qui rejoindront le Maroc, pays organisateur déjà détenteur de son ticket pour la phase finale. Les deux premières journées, disputées ces derniers jours, ont fourni les premières indications. Le point sur les premières tendances.
Mention très bien : Tunisie, Algérie, Égypte, Côte d’Ivoire, RDC et Angola
Ces six pays ont pris un départ idéal dans ces éliminatoires en réussissant un carton plein, avec deux victoires en autant de rencontres. La Tunisie a dû s’employer pour prendre le meilleur sur Madagascar (1-0) puis la Gambie (1-2), mais le travail est fait. L’ Égypte, qui a successivement surclassé le Cap-Vert (3-0) et le Botswana (4-0), et l’Algérie, trop forte pour la Guinée équatoriale (2-0) puis le Liberia (3-0), ont été plus généreux offensivement. Décevants lors de la dernière CAN, ces trois pays ont pour point commun d’avoir changé de sélectionneur dans la foulée. Chacun de ces techniciens a sur sa feuille de route une qualification pour la CAN 2025. Aigles de Carthage, Fennecs et Pharaons s’en sont déjà rapprochés en faisant le plein de points.
C’est également le cas de trois équipes qui misent au contraire sur la stabilité dans la foulée d’une CAN 2023 réussie. À commencer bien entendu par la Côte d’Ivoire (photo), sacrée à domicile au terme du parcours le plus renversant de l’histoire du tournoi. Les Éléphants d’Emerse Faé n’ont pas laissé la moindre miette à la Zambie puis au Tchad, l’emportant (2-0) à chaque fois. Demi-finalistes en février dernier, les Léopards de RD Congo du Français Sébastien Desabre ont eux aussi empoché six points, face à la Guinée (1-0) puis à l’Ethiopie (2-0). C’est aussi le cas de l’Angola. Quart-finalistes de cette trente-quatrième édition en début d’année, les Palancas Negras l’ont emporté au Ghana (1-0) avant de confirmer face au Soudan (2-1). Du travail bien fait là encore
Peut mieux faire : Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Cameroun
Confronté à une vacance du poste de sélectionneur après le mandat écourté de Finidi George et la volte-face de Bruno Labbadia (nommé officiellement, le technicien allemand a refusé le poste pour des questions… fiscales), le Nigeria a montré deux visages bien distincts. Propulsés par leurs stars offensives Ademola Lookman et Victor Osimhen pour battre le Bénin sans discussion (3-0), les Super Eagles ont ensuite frustré leurs supporters en restant stérile sur le terrain du modeste Rwanda (0-0). Frustrant, tel est aussi le mot qui convient aux débuts du Sénégal : rejoints sur le fil par un toujours solide Burkina Faso (1-1) dans leur antre de Diamniadio, les champions d’Afrique 2021 ont ensuite eu besoin d’un penalty plus que généreux pour venir à bout du Burundi (1-0). Dominateurs mais peu inspirés, les Lions de la Teranga assurent malgré tout l’essentiel, au même titre que le Mali et l’Afrique du Sud, accrochée chez elle par l’Ouganda (2-2) avant de s’imposer dans le temps additionnel contre un accrocheur Soudan du Sud (3-2).
Enfin, last but not least, le Cameroun a réussi des résultats honorables compte tenu du contexte de guerre ouverte entre le ministère des Sports et la Fédération, présidée par Samuel Eto’o. Malgré la cacophonie et l’accumulation des quiproquos, les Lions Indomptables ont disposé de la Namibie (1-0) sur la pelouse bosselée et sablonneuse de Garoua, avant de ramener un point de Kampala (Ouganda) où ils affrontaient le Zimbabwe (0-0). Sans être flamboyants, les voilà en tête de leur groupe à égalité avec le Kenya, qu’ils vont affronter deux fois le mois prochain.
Attention, danger : Ghana, Guinée
Cela sent en revanche déjà sérieusement le roussi pour deux nations d’Afrique de l’Ouest habituées des phases finales : le Ghana et la Guinée. Eliminées sèchement dès le premier tour des deux dernières CAN, les Black Stars ont débuté leur campagne de qualification par une défaite à domicile contre l’Angola (0-1). Sur leur pelouse calamiteuse de Kumasi, les hommes d’Otto Addo ont payé au prix fort une grossière erreur défensive. Et s’ils comptaient se relancer face au Niger sur le terrain neutre de Berkane (Maroc), c’est là encore raté, puisque le Mena national a réussi à revenir à leur hauteur dans les ultimes minutes de la rencontre (1-1). L’Angola (6 points) et le Soudan (3) ont fait un mini-break dans ce groupe difficile. Confronté à la fronde de son public, qui a manifesté violemment son mécontentement, le Ghana n’a déjà plus le droit à l’erreur.
Il en va de même pour la Guinée, dont le compteur reste bloqué à zéro. Après un mois d’août agité, avec le remplacement de Kaba Diawara par son ex-adjoint Charly Paquille sur le banc, celui de septembre s’est avéré catastrophique, avec une nouvelle défaite face à la RDC (1-0) à Kinshasa après celle des quarts de finale de la CAN en Côte d’Ivoire, avant de subir la loi de la Tanzanie (1-2). Forcés de s’exiler à Yamoussokro, les joueurs du Syli national sont apparus loin des promesses du début 2024, avec une victoire en Algérie lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Deux salles, deux ambiances. Et deux sélectionneurs.
A qui la place du survivant ?
Qualifié d’office en tant que pays organisateur, le Maroc évolue dans la poule B, avec pour objectif d’emmagasiner de la confiance face au Gabon, au Lesotho et à la Centrafrique. C’est bien parti dans cette optique pour les Lions de l’Atlas, vainqueurs du Gabon (4-1) puis du Lesotho (1-0). Ce groupe sera le plus sélectif des douze puisqu’entre trois adversaires du futur hôte de la CAN, un seul aura droit à un ticket pour la phase finale. Dans ce match à trois, les Panthères et les Fauves du Bas-Oubangui sont les mieux partis avec une victoire chacun. Un duel à distance se dessine entre les deux pays d’Afrique centrale, avec pour arbitres les coéquipiers d’Achraf Hakimi. Chaud devant.