Le Sénégal à l’heure du choix. On vote dimanche 17 novembre pour les élections législatives anticipées. Plus de sept millions de Sénégalais sont appelés aux urnes pour élire 165 députés. Il s’agit d’un scrutin à un seul tour. L’affluence est continue dans plusieurs bureaux de vote.
Dans le quartier populaire de Parcelles Assainies, à Dakar, les électeurs arrivaient en continu à l’école primaire 19 à la mi-journée, sans qu’il y ait de longues files d’attente. De même pour le lycée d’à côté.
Un peu plus de 1 000 électeurs avaient déjà voté, depuis l’ouverture des bureaux, dans ce centre de vote, où près de 6 000 électeurs sont inscrits. Après un peu de retard à l’allumage, les opérations étaient fluides, quoique ralenties par le nombre de bulletins de vote – 41 en tout. Au format A4, y figurent à chaque fois la liste des candidats à la députation déployés sur deux rangées de bureau d’écoliers.
Même si les électeurs sont autorisés à ne prendre que cinq bulletins de vote pour simplifier les opérations, cela prend un peu de temps. À chaque fois, il faut plier le bulletin choisi, le glisser dans une enveloppe et ensuite dans une grande urne en plastique transparente, avec la mention « législatives anticipées du 17 novembre ».
165 sièges en jeu pour ces législatives
Sept sièges sont en jeu pour le seul département de Dakar qui est aussi le plus peuplé du pays. La capitale est donc un enjeu important puisque la formation politique qui aura le plus de voix emporte l’ensemble des sept sièges du département.
C’est dans ce département que le président Bassirou Diomaye Faye a fait un score très important avec 62,99 % des voix, bien plus que le score national de 54 %.
L’enjeu ici, comme dans le reste du pays, est donc de voir si les nouvelles autorités obtiendront la même adhésion des électeurs, après sept mois aux affaires.
Et c’est au vu de cet enjeu que les trois principales formations de l’opposition, respectivement celle de l’ancien président Macky Sall, celle de l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, et la coalition du maire de Dakar Barthélémy Dias, ont fait alliance, dans le département de Dakar, pour tenter de faire barrage et de maximiser le nombre de voix.
Pour l’heure, les opérations de vote se poursuivent. Il n’y a pas d’incidents signalés par les observateurs et il faudra attendre le milieu de l’après-midi pour avoir un premier taux de participation au niveau national.
Un vote dans le calme à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar
Dans le très peuplé département de Guédiawaye, avec près de 400 000 habitants et en grande majorité des jeunes, le vote s’est également déroulé dans le calme à la mi-journée, rapporte notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois. L’école 16, dans le département de Guédiawaye, s’est transformée en un grand centre de vote avec 13 bureaux. À midi, l’affluence s’est bien calmée par rapport au matin. Selon un habitant qui a l’habitude de voter en ce même lieu, il y avait aussi beaucoup moins de monde qu’à la présidentielle de mars dernier.
À midi, 1 500 personnes avaient voté sur plus de 7 500 inscrits, un chiffre qui n’est pas surprenant au niveau national. Lors des dernières législatives, en 2022, la participation avait stagné à 46 %.
De nombreux observateurs sillonnent les bureaux tels que la Commission électorale nationale autonome (CENA), les organisations de la société civile ou encore la Cédéao Pour l’instant, aucun incident n’est à signaler. Les électeurs s’exprimaient en disant vouloir voter tranquillement et rentrer chez eux pour attendre les résultats.
Dans ce grand bassin d’électeurs très jeunes, la principale préoccupation est l’emploi, mais également l’accès à l’éducation et à la santé. À la présidentielle, le département avait plébiscité Bassirou Diomaye Faye. Là aussi, on verra si l’opposition réussit à se faire sa place en tablant sur les frustrations, après sept mois de nouveau régime.
À Mbour, quelques couacs mineurs qui n’ont pas nui au vote
Dans le deuxième plus grand bassin d’électeurs du pays après Dakar, dans la région de Thiès, la ville de Mbour a également connu un vote calme, malgré quelques couacs mineurs, rapporte notre envoyé spécial à Mbour, Gwendal Lavina.
Il y a eu quelques couacs à cause du nombre de listes. Il y a énormément de listes : 41. Pour un seul scrutin, c’est difficile. Cela n’a pas été facile pour les membres de bureau de les installer autour des tables. Cela a pris du temps. À part cela, ça va. Les gens sont là et le vote se déroule normalement.