L’Afrique du Sud ferme à nouveau ses écoles publiques à cause du coronavirus. Certaines classes avaient rouvert début juin, mais alors que le nombre de cas continue d’augmenter rapidement, (plus de 400 000 déjà recensés, soit la moitié des contaminations du continent, et plus de 6 000 victimes), les appels se sont multipliés ces dernières semaines de la part de parents d’élèves et de syndicats d’enseignants pour réclamer leur fermeture.
Le président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa a annoncé ce jeudi soir que l’année scolaire sera prolongée « au-delà de l’année 2020 ». À Soweto dans un lycée, cette annonce est perçue à la fois comme un soulagement mais aussi une crainte, celle d’être en retard pour les examens.
Entre crainte et soulagement
Lwazi est en dernière année de lycée. À 17 ans, elle s’apprête à passer son bac d’ici quelques mois et voudrait ensuite entrer à l’université pour devenir dermatologue. Mais elle va devoir retourner chez elle pour au moins une semaine, sur décision du gouvernement.
« Cela m’attriste beaucoup, car nous n’avons plus beaucoup de temps pour assimiler tout ce qui nous reste à apprendre. Nous n’avons terminé aucun programme, dans aucune matière. Lorsque que l’on était en confinement, on avait des cours sur Whatsapp, mais c’était dur de tout comprendre. On se sent très en retard, avec tout ce travail », témoigne Lwazi.
Le professeur d’économie Vukani Thabani Jali est lui plutôt soulagé par l’annonce de la fermeture de son lycée. « Je pense que c’est une bonne décision. En temps qu’enseignants, bien sûr que l’on a peur du virus. On suit les consignes, on porte nos masques. Dans certaines classes on a 50 élèves, donc on a essayé de les diviser. Mais c’est difficile de faire respecter la distanciation sociale », explique-t-il.
Les cours suspendus un mois
Pour le reste des classes, les cours sont suspendus pour un mois. Ces dernières semaines, les parents étaient de toute façon réticents à l’idée d’amener leurs enfants.
« Certains parents n’étaient pas contents, donc pour ces classes il n’y avaient que quelques élèves qui sont venus, les 2 ou 3 premiers jours, et ensuite ils ne sont jamais revenus », a observé David Barney, en charge de l’administration du lycée.
Le président a toutefois précisé que les repas habituellement reçus par les élèves continueront à être distribués, pour que personne ne reste le ventre vide.
RFI