Après le clash entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, puis le sommet international de Londres sur la sécurité en Europe, un débat sans vote sur la guerre en Ukraine est organisé à l’Assemblée nationale, lundi 3 mars 2025. L’occasion de mesurer les divisions au sein de la classe politique française.
À 17 heures, heure de Paris, le Premier ministre français a ouvert le débat et a salué Volodymyr Zelensky, un président qui « n’a pas plié », évoquant l’altercation avec Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Le président ukrainien a d’ailleurs été applaudi par les députés à la demande de François Bayrou. Comme le Premier ministre français le dit depuis plusieurs semaine, l’Europe est face à « un moment de bascule ». Il devrait ainsi plaider pour un renforcement de l’indépendance militaire européenne, au moment où l’Amérique de Trump semble tourner le dos au Vieux Continent.
Cette position est évidemment très proche de celle d’Emmanuel Macron dont le camp à l’Assemblée devrait aussi profiter de la tribune pour dénoncer ceux qui « au nom de la paix, proposent en réalité à la capitulation de l’Ukraine ». Ce sera évidemment adressé au Rassemblement national qui, lui, par la voix de Marine Le Pen, défendra une résolution rapide du conflit « entre nations ». Elle ne manquera pas non plus de pointer « l’effacement » de la France et de l’Europe dans les pourparlers.
Le ton pourrait aussi être plus sévère s’agissant de la dissuasion nucléaire. Le président de la République semble vouloir ouvrir le débat sur un parapluie militaire français en remplacement de celui de Washington, ce qui fait bondir le RN. Le président du Parti, Jordan Bardella, a déclaré ce lundi matin qu’un partage de la bombe atomique relèverait de la « trahison ».
Dans un style pas si éloigné du RN, La France insoumise promet aussi de critiquer le manque de « crédibilité » de Paris dans le dossier ukrainien. La faute, dira Aurélien Saintoul, à « 20 ans de tutelle américaine ».
Des oppositions en accord avec Emmanuel Macron
Mais toutes les oppositions ne seront pas critique du chef de l’État. Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, déclare avant le débat dans l’Hémicycle « se reconnaître parfaitement » dans la position du président. Les socialistes devraient défendre une hausse des dépenses militaires et l’ouverture des débats sur le « parapluie français ».
Du côté des partenaires du socle commun, Les Républicains plaideront eux aussi pour une augmentation des dépenses de défense, jusqu’à évoquer « une économie de guerre ». Des réserves devraient aussi être abordées pour la dissuasion et un appel à être fort face à Washington devrait être lancé. Laurent Wauquiez l’a dit dimanche : « Le bouton nucléaire ne se partage pas ! »
Ce n’est pas la première fois que la représentation nationale débat de l’Ukraine. L’an dernier, déjà, les députés avaient débattu d’un accord de coopération militaire entre Paris et Kiev. Quelques différences toutefois : Donald Trump n’était pas revenu à la Maison Blanche, et il y a eu un vote. Les insoumis et les communistes avaient voté « contre », le RN s’était abstenu.