Les images des destructions consécutives au tremblement de terre du vendredi 8 septembre, dans l’Atlas marocain, commencent à être rendues publiques. Elles proviennent de satellites civils, et permettent d’évaluer l’étendue des dégâts. Les journalistes de la cellule vérification de RFI se sont penchés sur les clichés pris en orbite héliosynchrone, à 620 kilomètres d’altitude au-dessus du Royaume.
Ces images provenant de la constellation de satellites Pléiades Néo, de l’Européen Airbus, donnent une idée de l’ampleur des destructions. Certains villages ont été rayés de la carte, des quartiers entiers ont disparu, ensevelissant les habitants surpris par la secousse.
Depuis l’épicentre, l’onde de choc s’est propagée, frappant de plein fouet des bâtiments de briques et de terre. Le Maroc, pays au relief important, est caractérisé par une activité sismique régulière et souvent violente. Le tremblement de terre du 8 septembre, au sud-ouest de Marrakech, est le plus meurtrier dans le pays depuis celui qui avait détruit la ville côtière d’Agadir le 29 février 1960, causant près de 15 000 décès.
Dans la localité de Tafeghaghte, la secousse de vendredi a dévasté les bâtiments sur près de 400 mètres. Les maisons traditionnelles du Haut Atlas sont d’autant plus fragiles qu’elles ont souvent été construites par les habitants eux-mêmes, sans l’aide d’un architecte.
Les villageois réalisent souvent des extensions au fil des années. Ces constructions ne prennent pas en compte les normes antisismiques, d’autant plus que la région n’avait pas été touchée par un tremblement de terre depuis longtemps.
Les images satellites permettent d’évaluer rapidement les dégâts sur de larges zones. L’exploitation de celles-ci peut faciliter l’organisation des secours, et à plus long terme la reconstruction des sites touchés. La résolution maximale de l’image satellite employée peut atteindre 30 centimètres.
Pour les secours, intervenir dans des zones éloignées et difficiles d’accès constitue un véritable défi logistique, et une course contre-la-montre. Certains blessés ont été héliportés, les routes de montagne ayant parfois été coupées. Le village d’Amizmiz, touché de plein fouet par le séisme, est situé à plus de 1 000 mètres d’altitude.
Certains bâtiments en pisé n’ont pas résisté au choc. Dans les villages du Haut Atlas, la terre crue reste un matériau disponible, mais selon les experts, les performances mécaniques du pisé ne sont pas très bonnes, car il ne résiste pas à la traction et sa résistance à la compression est faible.
Source: RFI