Les nominations de la future administration Trump s’enchaînent. En matière de politique étrangère, le président élu s’est illustré par ses prises de position pour le moins ambitieuses. Sans avoir encore expliqué comment, il compte régler le conflit ukrainien en 24h et mettre fin à toutes les guerres au Proche-Orient. Comment se dessine la politique étrangère de Donald Trump à travers ses premières nominations ?
Ce n’est pas encore tout à fait précis, mais on commence à avoir une idée. À commencer par la politique à l’égard de la Russie. D’abord, Marco Rubio, à la tête de la diplomatie, et Tulsi Gabbard, choisie comme directrice du renseignement, avaient tout pour se contredire. L’ancienne démocrate ralliée à Trump, très pro-russe, justifiait l’invasion de l’Ukraine.
Juste après l’invasion russe de février 2022, Tulsi Gabbard avait écrit sur le réseau social Twitter, devenu X : « Cette guerre et cette souffrance auraient pu être évitées si l’administration (de Joe) Biden et l’Otan avaient simplement pris en compte les inquiétudes légitimes de la Russie sur une possible entrée de l’Ukraine dans l’Otan ».
Le sénateur de Floride, lui, avait d’abord soutenu l’aide militaire à Kiev.
Mais Tulsi Gabbard et Marco Rubio pourraient se rejoindre. Rubio a récemment épousé la position de Donald Trump : Kiev est dans une « impasse » contre la Russie et que les États-Unis devaient faire preuve de « pragmatisme » plutôt que de dépenser des dizaines de milliards de dollars en livrant des armes.
Convergence des avis face à la Chine
Face à la Chine, c’est plus clair. Marco Rubio et Pete Hegseth, choisi par Trump à la tête du Pentagone, se rejoignent : Pékin est une menace existentielle pour Washington.
En effet, pour le sénateur de Floride Marco Rubio, né à Miami il y a 53 ans de parents cubains, est connu pour ses positions anti-Pékin, pro-Taïwan et Hong Kong.
Pour Pete Hegseth, présentateur de Fox News, choisit pour diriger le Pentagone, la raison d’être de l’armée chinoise est de vaincre les États-Unis.
Unanimité sur Israël et l’Iran
Sur le Proche-Orient, soutien à l’extrême droite israélienne et volonté de neutraliser l’Iran, c’est l’unanimité au sein de la future administration.
Marco Rubio est un fervent soutien d’Israël, dont les États-Unis sont d’indéfectibles alliés, qu’ils soient dirigés par les démocrates ou les républicains. Et il est très hostile à l’ennemi juré de l’État hébreu et bête noire de Washington, la République islamique d’Iran et son programme nucléaire.
Mais sur la Syrie, Tulsi Gabbard, future directrice du renseignement, se distingue pour sa défense de longue date de Bachar el-Assad, qu’elle a rencontré en 2017.