Près de 44 millions d’électeurs sont appelés à élire leur président mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux ce mercredi. Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat de cinq ans face à une opposition morcelée.
Au total, 19 candidats, dont une seule femme, sont en lice pour la présidentielle. Mais sur les bulletins de vote présentés aux électeurs, ils sont toujours 26. Les ralliements durant la campagne étant arrivés après impression des bulletins.
Pour voter, 75 400 bureaux de vote sont disposés sur l’ensemble du pays mais dans trois territoires, deux dans le Nord-Kivu et un dans le Maï-Ndombé, il ne sera pas possible de voter à cause de l’insécurité. Les équipes de la commission électorale n’ont pas pu procéder à l’enregistrement des électeurs.
Concernant l’élection présidentielle, il s’agit d’un scrutin à un tour durant lequel le chef de l’État est élu à la majorité simple. Cette année, ce scrutin est couplé à l’élection des députés nationaux et provinciaux. Pour ces deux scrutins, les électeurs vont devoir choisir parmi plus de 25 000 candidats leurs prochains représentants au Parlement à Kinshasa et parmi plus de 44 000 prétendants leurs députés provinciaux. Ils sont parfois plus de 900 candidats à briguer un même poste. Enfin, dans les chefs-lieux des 26 provinces, il faudra aussi choisir les conseillers communaux, une première dans le pays depuis 34 ans.
Défi logistique
Plus de 100 000 candidats sont donc sur les rangs pour ces quatre scrutins dont l’organisation représente un vrai défi dans ce pays de 2,3 millions de km2 largement dépourvu d’infrastructures. Jusqu’à la dernière minute, le doute a subsisté sur la capacité de la Commission électorale (Céni) à équiper en « machines à voter », bulletins et autres matériels tous les bureaux de vote à temps. Le budget total est estimé à plus d’1,1 milliard de dollars.
La Commission électorale a annoncé bénéficier d’appui aérien pour son déploiement : assistance de l’armée congolaise, mais aussi de la mission de l’ONU dans le pays, la Monusco, d’avions de l’armée égyptienne ainsi que d’hélicoptères venus du Congo-Brazzaville.
La grande difficulté, c’est le nord du pays : le Grand équateur et l’ancienne province orientale où se trouvent des zones particulièrement isolées et difficile d’accès. D’ailleurs, la Céni reconnait que le matériel continuera à être déployé même le jour du vote. Des bureaux pourront ouvrir en retard, prévient-on du côté de la présidence, mais la durée des opérations sera garantie pour les électeurs.
Ces scrutins seront observés par plusieurs missions internationales et nationales. Les plus importantes, celle des églises catholique et protestante, ainsi que celle d’un regroupement d’organisations de la société civile annoncent avoir chacune déployé plus de 20 000 observateurs pour le Jour J. Faute de contraintes techniques concernant des équipements de communication satellite jugés sensibles par les services de sécurité, l’Union européenne a, elle, décidé d’annuler sa mission d’observation électorale en RDC.