Ouverture du procès Olivier Boko-Oswald Homeky à la Criet : Les avocats de la défense claquent la porte, le film

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Au Bénin, les avocats de la défense ont claqué la porte, à l’ouverture du procès Olivier Boko, Oswald Boko et leurs co-accusés ce 21 janvier 2025 à la session criminelle à la Criet. Les avocats dénoncent la formation de la Cour. L’audience est renvoyée au mercredi 22 janvier.

C’est un procès tant attendu. Un procès au cours duquel on devrait connaître la vérité. Et déjà à  l’ouverture, les débats ont été houleux. Les avocats soulèvent l’incompétence de la formation de la Cour. La défense estime que la Cour doit être constituée de 05 membres au lieu de 03. Pour ce procès, 10 avocats défendent Olivier Boko et 03 Oswald Homeky.

Citant les dispositions de l’article 254 du Code de procédure pénale, la défense estime que la Cour doit être composée de cinq magistrats dont un président et quatre assesseurs. Elle dénonce la composition venue pour l’audience qui est de trois juges. « Nous ne pouvons pas avancer dans cette procédure avec cette composition », déclare Ayodélé Ahounou, avocat de Olivier Boko. Pour la défense, cette composition actuelle de la Cour qui est de trois dont un président et deux assesseurs est celle d’une cour ordinaire.

Le procureur spécial trouve que la pratique ne devrait pas poser problème lorsqu’il n’y a pas assez de juges.

Le procureur spécial, Mario Mètonou insiste sur l’article 6 nouveau du Code de procédure pénale qui, dit-il, permet à la composition actuelle d’être de trois juges. 

Les avocats de la défense se disent étonnés par la réquisition du procureur Mètonou. L’article cité est en réalité celui consacré à la composition d’une Cour ordinaire, selon la défense, rapporte Libre Express.

 

Le président de céans suspend l’audience

 

Le président de céans, la magistrate Christelle Adonon suspend l’audience pour statuer sur la demande de la défense. A la reprise, le juge joint l’exception au fond et ordonne la poursuite des débats. L’audience est à nouveau suspendue à la demande de Me Paul Kato Atita pour une concertation.

A la reprise de l’audience à 11 heures 01 minute, Me Prosper Ahounou, le bâtonnier, estime que la décision de la Cour de joindre les exceptions au fond et de statuer sur la composition de la chambre criminelle relevait d’une partialité. L’avocat qui défend Olivier Boko annonce à la Cour sa décision de se deconstituer du dossier. 

A 11 heures 03 minutes, Me Ayodélé Ahounou exprime également son ras-le-bol et se deconstitue également.

A 11 heures 06 minutes ?  Me Marie-José Gnonhoué annonce AUSSI sa deconstitutuon du dossier. « Aucun avocat ne peut cautionner cette irrégularité », dit-il. À son tour, Me Timothée Yabit se retire du dossier. « J’aurais aimé que le monde entier se rende compte de la vacuité de ce dossier. On nous demande de jouer à un match en nous faisant entrer à la 84e minute. Personne n’acceptera de jouer ce match. L’équité de la procédure a été bafouée à toutes les étapes. On n’aurait pu s’asseoir en Conseil des ministres et prendre une décision de condamnation des accusés »,  déclare Me Timothée Yabit.

Le réquisitoire de Me Paul Kato Atita contre la Cour 

C’est à 11 heures 08 minutes que Me Paul Kato Atita réagit.  Dans un sévère réquisitoire, il dénonce la partialité de la présidente de céans. Il   souligne que l’accusé Olivier Boko est un homme élevé en rang et qui a été dans les cercles du pouvoir « Monsieur Olivier Boko ne se sent pas en sécurité pour une chambre que vous présidez. Il pense qu’il ne pourrait pas se défendre. Olivier Boko a le sentiment que la présidente de la Cour est du cercle d’amis du président de la République », a déclaré l’avocat . Il s’est ensuite deconstitué du dossier  

A 11 heures 15 minutes, l’avocat Houédan et Me Baadhio Issouf, avocat au barreau burkinabè se deconstituent.

Après ses déconstitutions, tous les avocats de la défense quittent la salle d’audience. Ils justifient leur acte par la décision du juge de ne corriger la composition de la chambre criminelle. Ces avocats doutent de l’impartialité du juge.

Boko et Homeky se prononcent

A 11 heures 30 minutes, Olivier Boko, Oswald Homeky et tous les accusés sont invités à la barre. Olivier Boko confirme que la décision de déconstitution a été prise de commun accord avec leurs avocats.

Prenant la parole, l’ex-ministre Oswald Homeky raconte sa mésaventure en prison. Il déclare qu’il n’a pas la possibilité de voir le jour à la prison civile de Missérété et qu’il est maintenu enfermé 24 heures sur 24.« Je n’étais jamais allé dans un commissariat. Nous souffrons, nous qui ne connaissons pas le droit. J’ai été dans le gouvernement du président Patrice Talon dont je suis un fils », ajoute l’ex-ministre Oswald Homeky.

« En matière criminelle, déclare le Procureur spécial, Mario Metonou, la loi fait obligation pour les prévenus d’avoir des avocats pour leur défense ». Il demande à la Cour de permettre à l’État béninois de commettre d’office des avocats pour les prévenus et de renvoyer le dossier au mercredi 22 janvier 2025.

Interrogé à ce sujet, Olivier Boko annonce à la Cour que la constitution d’avocats en moins de 24 heures n’est pas possible. « Ce n’est pas possible qu’on désigne des avocats qui vont prendre connaissance du dossier en 24 heures », ajoute-t-il.

L’avocat de l’État béninois, Me Kakpo Assogba demande à la Cour de tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue à l’État béninois.

Audience  renvoyée au mercredi 22 janvier

L’audience est renvoyée au mercredi 22 janvier. Olivier Boko, Oswald Homeky  et les autres prevenus comparaissent pour des chefs d’accusation retenus contre eux. Ils sont jugés les 21, 22, 23 et 24 janvier 2025 au cours de la session criminelle de la CRIET.

En dehors de Olivier Boko et son beau-frère, Rock Salvin Nieri , l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky, il y a aussi dans ce diossier Ganiou Sanoussi, chauffeur de Oswald Homeky et Corneille Ahodégnon Gbaguidi. Trois charges sont retenues contre les prévenus : « Complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et faux certificat ». Quatre autres personnes font objet de poursuite dans ce dossier.

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E.A.T.