Robert Lagbadé Ishola Agouloyé, alias baba Finan, et Domiga, le grand-père et la grand-mère, avaient pris la décision de ne rien dire. Ils ne voulaient pas troubler la jeune mère, déjà accablée par la distance et ses cours. Alors ils se battent seuls, avec une détermination farouche, pour sauver cet enfant que le destin semblait vouloir leur arracher.
Les mois passaient, lourds de souffrance et de désespoir. Le petit garçon, autrefois rayonnant avec ses joues pleines et son teint clair, n’était plus que l’ombre de lui-même. Son visage, autrefois lumineux, était maintenant couvert de taches sombres, chaque marque étant le témoignage d’un combat contre la maladie. Chaque jour, ils luttaient, espérant un miracle, mais les forces du petit s’amenuisaient, le laissant épuisé, fragile, presque éteint.
Et puis, Virginie ressent quelque chose. Une intuition maternelle, un pressentiment qu’elle ne pouvait ignorer. Dans un ultime message radio, elle insinua une grave maladie. Cette supplication fait craquer les résistances des grands-parents. Domiga, le cœur lourd, va se mettre en route bientôt, tandis que Robert, surnommé « Jésus-Christ d’Odella » pour sa foi inébranlable, se lançait dans une quête désespérée pour trouver un remède. Il ne pouvait pas perdre son petit-fils. Il le jure, il s’y accroche comme à la vie elle-même.
C’est alors que, dans un coup du sort presque divin, le grand-père trouve à Cotonou le médicament tant recherché. Ce précieux élixir, à peine une petite boîte, était entre les mains d’un vieil ami, un infirmier à la retraite. C’était une course contre la montre, un combat contre la fatalité. Mais ils y parviennent. Le petit garçon est sauvé, arraché des griffes de la mort par cet homme qui avait juré de ne pas le perdre.
Ainsi, prend naissance une histoire d’amour unique et émouvante entre l’enfant miraculeusement sauvé et son grand-père, un lien forgé dans la souffrance, le courage, et l’amour infini. Ce lien, plus fort que la maladie, plus fort que la distance, sera à jamais gravé dans leur histoire familiale, rappelant à tous que, parfois, les miracles naissent de la volonté et de l’amour inébranlable.
Adissa ADENIYI